Citant Bruno Koné, l’agence “Reuters” a annoncé le 25 juin la nationalisation des petits opérateurs télécoms. Le ministre ivoirien des Télécoms estime avoir été mal compris et explique son schéma pour aboutir à une fusion. “Il ne s’agit ni d’une nationalisation, ni d’une prise de contrôle”, jure Bruno Koné. Un peu plus de 24 heures après l’annonce de la fusion des opérateurs Comium, Green, Café Mobile et Warid, le ministre ivoirien des Télécoms tente de reprendre le contrôle de sa communication autour de cette opération dévoilée parReuters et relayée par Jeune Afrique.
Selon les explications fournies depuis à Jeune Afrique, le projet de fusion entériné lors du Conseil des ministres du mercredi 24 juin passera par la transformation d’une partie des créances de l’État sur les quatre opérateurs en parts de capital. Comium, Green, Café Mobile et Warid resteront également actionnaires. Un cabinet sera prochainement nommé pour évaluer la valeur de leurs actifs. Une nouvelle entité sera créée à partir des quatre opérateurs et au moins 51% du capital sera cédé à un groupe de grande envergure.
Porte de sortie
L’État devra toutefois pour cela obtenir l’accord des autres actionnaires de Comium, Green, Café Mobile et Warid. Un exercice qui pourrait se révéler périlleux, Comium contestant par exemple ce processus. “Nous avons envoyé plusieurs injonctions (concernant le paiement des dettes) qui sont restées sans réponse, nous pourrions tout simplement leur retirer leurs licences”, insiste Bruno Koné.
Le ministre laisse cependant encore la porte ouverte à une initiative de dernière minute de la part des opérateurs concernés : “Si l’une des sociétés nous envoie un investisseur avec une stratégie et un plan d’investissement solides, le gouvernement l’étudiera », a-t-il déclaré.
Ce schéma a un triple objectif. Primo, ne pas voir s’évanouir les créances dues à l’État par les opérateurs. Au total, elles s’élèvent à 91 milliards de F CFA (139 millions d’euros) selon le régulateur, dont 32,9 milliards F CFA pour Comium (en redressement), 27,7 milliards pour Warid Telecom (en cours de liquidation), 21 milliards pour Café Mobile (qui a cessé d’émettre), et 9 milliards pour Green. Deuxio, éviter leur faillite, ce qui en pleine année électorale reviendrait à mettre au chômage plus de 600 personnes. Et tertio, assainir le secteur, en passant de 7 licences télécoms à 4.
La fusion aura pour effet d’augmenter le niveau de compétition dans un secteur où MTN et Orange se partagent 83 % des parts de marché (en valeur). Cette reconfiguration permettra en outre de réallouer des fréquences à l’ensemble des opérateurs. Une ressource rare indispensable pour améliorer dans les années à venir la qualité du service en matière d’Internet mobile.
(Avec jeuneafrique)