A 21 ans, l’Ivoirien Ibrahim Ben Aziz Konaté, est propriétaire depuis plus de deux ans d’une entreprise exerçant dans le secteur avicole avec un chiffre d’affaires de plus de 3 millions Fcfa par mois. Ayant reçu le 6 août le prix d’excellence du meilleur chef d’entreprise « catégorie jeune », l’entrepreneur croit dur comme fer être milliardaire d’ici quelques années.
Depuis son jeune âge, Ibrahim s’est forgé un caractère de dirigeant et de leader. Un atout qui lui a permis de voler de ses propres ailes juste sorti de la période de l’adolescence, en se lançant dans l’entrepreneuriat après avoir obtenu le baccalauréat D en 2013 au lycée garçon de Bingerville.
« Au collège j’ai été un élève moyen mais j’ai toujours été chef de classe, président du conseil scolaire parce que j’aime diriger et j’ai ce leadership en moi. Je me suis habitué à diriger et c’est ce qui m’a beaucoup aidé à avoir une certaine facilité dans l’entreprise », raconte Ben Aziz.
Dans sa ferme où il côtoie à longueur de journée ses poulets, Ibrahim semble visiblement relace. Vêtu d’une paire de tennis de couleur kaki, pantalon jean noir et un pull-over de couleur violet avec rayure noire, le jeune manager ne se sépare jamais de son ordinateur devant lequel il est toujours assis pour penser la stratégie permettant d’accroitre son cheptel. Une heure avant, il était à un rendez-vous d’affaires au Vallon, un quartier chic de la commune de Cocody (Abidjan est). Entre shooting photo et interview avec des médias locaux et internationaux depuis quelques jours, le manager garde néanmoins la tête sur ses épaules.
Une entreprise qui a débuté avec… 60.000 Fcfa et inspirée à partir d’un documentaire
Titulaire d’une licence en finance comptabilité et gestion et actuellement en master 1, Ibrahim est depuis plus de deux ans, le manager général de l’entreprise Volaille d’Or « Sas » sur la route de Bingerville précisément à Faya (Abidjan-Est).
Une entreprise spécialisée dans la production et la distribution des produits agroalimentaires dont la spécificité est de vendre du poulet à des prix concurrentiels et les principales cibles sont les ménages. La vision de volaille d’Or, indique Ibrahim est de « faciliter l’accès de ces produits aux populations africaines ». « Nous avons commencé avec le poulet de chair sinon, il y aura d’autres produits », ajoute confiant le jeune président fondateur.
« L’idée est partie d’un documentaire dans lequel j’ai vu que la Côte d’Ivoire continue d’importer de la volaille et j’ai vu qu’il y avait quelque chose à faire dans ce domaine », se souvient-il.
« Je suis parti avec ce qui se rapprochait au mieux de moi. C’est une entreprise d’agro-alimentaire. Mais il fallait bien commencer par un produit et c’est le poulet parce qu’il était accessible à moi. Je me suis renseigné sur le marché, étudié sur le Net et appris auprès de ceux qui le faisaient déjà », explique Ibrahim qui dit s’être appuyé sur « les faiblesses » de son concurrents direct « Coquivoire » pour débuter ses activités.
Ibrahim confie avoir commencé avec la somme de « 60.000 Fcfa » et emploie jusqu’à ce jour « sept employés permanents et six contractuels » en majorité des étudiants.
« Dès que les poulets sont tués, ils sont emballés et livrés. La livraison est gratuite », précise Ben Aziz tout en montrant les photos de ce que son entreprise fait.
La confiance qu’il a su créer avec ses clients, lui a permis de mettre en place ce qu’il appelle un contrat d’investissement.
« A certain moment donné, l’entreprise a eu assez de succès et il y a eu rupture de stock donc j’ai créé un contrat d’investissement pour permettre à mes clients d’investir dans l’entreprise », dit-il. Un chalenge gagné par le jeune entrepreneur puisqu’en un mois, il a pu avoir deux millions Fcfa de financement clients qu’il a pu rembourser avec des intérêts.
Et c’est cette gestion presque parfaite qui lui a valu de toucher en moins de six mois, deux chèques de dix millions Fcfa chacun. L’un, après avoir remporté le grand prix de la Business plan compétition du Forum de la confédération générale des entreprises de Côte d’ Ivoire (le patronat) et l’autre pour avoir obtenu le prix de l’excellence du meilleur chef d’entreprise « catégorie jeune ». Ce dernier prix lui a été remis le 6 août en présence du président ivoirien, Alassane Ouattara.
Et, il sait ce qu’il fera avec cet argent. « Ces 20 millions vont contribuer essentiellement à l’agrandissement de l’entreprise (…). J’ai une vision pour l’entreprise car je veux qu’elle ait la première place et je veux faire partir des Ivoiriens leaders demain, se projette-t-il.
Si aujourd’hui Volaille d’or fait des chiffres d’affaires mensuelles qui tournent autour de 3 voire 4 millions Fcfa, le jeune entrepreneur se rappelle toutefois des d’échecs et des difficultés qu’il a su surmonter avant de monter son entreprise car n’ayant eu aucune aide financière.
« J’ai vendu des ignames au marché, j’ai travaillé sur des chantiers et ce sont ces revenus-là qui m’ont permis de monter l’entreprise petit à petit », souffle Ben Aziz.
Des activités extraprofessionnelles avec des institutions financières internationales
Outre ses activités professionnelles dans la volaille, Ibrahim Ben Aziz Konaté est depuis 2016 conférencier dans les écoles supérieures pour la promotion de l’entrepreneuriat jeune (HEC d’Abidjan, Groupe CSI), également à la Banque mondiale et consultant formateur à la Banque africaine de développement (BAD).
« Je ne demande pas de rémunération pour mes interventions à la Banque mondiale et la BAD mais je me fais un carnet d’adresse très intéressant pour le futur », fait-il savoir.
Toute comme son idole le multimilliardaire américain, Bill Gates, Ben Aziz aîné d’une fratrie de huit enfants, veut devenir milliardaire à 30 ans.
« A la BAD j’ai dit que je dois être milliardaire à 30 ans, c’est ce que j’ai dit à la BAD », lâche-t-il serein.
Un pari qu’il compte tenir en projetant d’expatrier son entreprise dans la sous-région et partout en Afrique. « C’est un groupe de distribution qui est en train d’être créé », assure Ibrahim.