Une conjoncture difficile mariée à une montée de crises géopolitiques liées essentiellement à des actes terroristes ont fait que l’environnement dans lequel le tourisme national a évolué durant l’année écoulée et celle en cours soit, le moins qu’on puisse dire, complexe.
A l’occasion de la tenue de son conseil d’administration ce 13 juillet 2015 à Rabat, l’Office National marocain du tourisme (ONMT) s’est arrêté sur ces questions tout en passant en revue les réalisations accomplies en 2014 ainsi que le bilan de performance à fin mai 2015.
Que ce soit en 2014 ou en 2015, la destination Maroc aurait été touchée par «les évènements géopolitiques que connaît la région et les amalgames pouvant affecter son image suite à des incidents sécuritaires ou médiatiques», c’est ce qu’a tenu à rappeler le ministre du tourisme Lahcen Haddad qui, précisons-le, a présidé le CA de l’ONMT.
En effet, si l’on se base sur les chiffres fournis par l’ONMT, l’évolution du tourisme national se poursuivait sur une bonne lancée durant la période qui s’étale de janvier à août 2014 où une hausse de 8% a été observée au niveau des arrivées aux postes frontières. Cette situation n’aurait toutefois pas duré puisque rien qu’entre octobre et décembre de la même année, une chute de -5% a été enregistrée par rapport à une année auparavant.
Cette baisse s’expliquerait selon l’office par plusieurs facteurs, à commencer par les effets combinés de l’amalgame sur la propagation du virus Ebola, l’annulation de la Coupe d’Afrique des Nations et les actes terroristes enregistrés dans la région avec notamment l’affectation du Maroc sur la liste «rouge» des pays à risque par le Quai d’Orsay en septembre 2014.
Ceci dit, et s’agissant des marchés internationaux, le Maroc a eu en 2014 de meilleures performances qu’en 2013 en enregistrant une croissance à deux chiffres pour certains pays comme la Pologne (+35%), le Royaume-Uni (+14%) ou encore la Scandinavie (+ 13%). Le tout dans un contexte mitigé. Selon l’ONMT toujours, le Royaume aurait globalement connu une croissance globale de 2,4% au niveau des arrivées et une évolution de 2,9% en termes de recettes (59,3 MMDH).
Pour Abderrafie Zouiten, directeur général de l’Office, ceci a pu être réalisé «grâce à la mise en œuvre par l’ONMT d’actions innovantes». Il a ainsi été procédé à la conclusion de 11 contrats de partenariats à même de renforcer l’offre aérienne vers le Maroc et plus de 48 contrats de partenariats avec les télé opérateurs générant un flux global estimé à plus de 600.000 touristes. Ceci sans omettre les actions promotionnelles et publicitaires engagées par l’ONMT.
L’année 2015 n’aurait pas été plus joyeuse pour le secteur
Entre les attentats perpétrés au siège de Charlie Hebdo à Paris en janvier 2015, au Danemark en février, au Bardo et à Sousse en Tunisie ainsi qu’en Égypte, l’attractivité de la destination Maroc aurait moyennement souffert. Ce que les professionnels décrivent comme amalgame très préjudiciable pour le Royaume a pu en effet être plus ou moins maîtrisé dans la mesure où la baisse des arrivées n’a pas dépassé les -1% à fin mai et ce, comparé à la même période de l’année précédente. Ce qui ne totalise pas moins de 3,5 millions de touristes. Afin de contrer les répercussions des crises géopolitiques et éviter l’amalgame, «une campagne de publicité a été lancée, tous médias confondus, notamment sur le Web, sur les principaux marchés européens. En termes de relations presse, 352 journalistes internationaux ont été conviés à fin mai, avec une diversification des thématiques abordées. Le levier des relations publiques est également actionné avec plusieurs émissions radios et télévisions à forte audience», apprend-on auprès de l’Office non sans insister sur la nécessité de mettre en place des mesures incitatives pour encourager les opérateurs nationaux à s’installer dans les principaux marchés émetteurs et permettre ainsi au tourisme national de se renforcer.
(Avec aujourdhui)