Les constructeurs automobiles et fabricants d’électronique se lancent dans la course aux batteries domestiques. Un marché amené à se développer dans les prochaines années. BFM Business fait le point sur cette technologie.
Avec un peu de retard, le leader mondial des véhicules électriques s’attaque au marché de la batterie domestique. Depuis quelques jours, Nissan propose aux particuliers d’acquérir sa batterie baptisée “xStorage Home”. Développé en partenariat avec Eaton, cet équipement est censé permettre aux consommateurs de “contrôler quand et comment utiliser l’énergie chez eux”.
Avant la marque japonaise, d’autres constructeurs automobiles ainsi que des grands noms de l’électronique ont présenté des appareils similaires.
>> À quoi sert une batterie domestique ?
Comme son nom l’indique, une batterie domestique permet à un foyer de stocker de l’énergie. Celle-ci peut être issue de sources renouvelables (panneaux solaires, mini-éoliennes…) ou provenir directement du réseau électrique classique. Les foyers qui possèdent une batterie domestique sont donc à l’abri, lors des pics de consommation qui menacent le réseau ou lors d’intempéries, de tout risque de black-out électrique. L’appareil, sorte de groupe électrogène du 21e siècle, prenant alors le relais pour continuer à alimenter en énergie le lieu concerné.
>> Quand et comment la recharger ?
Un particulier qui bénéficie de la tarification heures pleines/heures creuses peut mettre en charge sa batterie la nuit (au moment où l’électricité est moins chère) puis utiliser l’énergie stockée au cours de la journée. L’idée étant, pour les fabricants, d’inciter les particuliers à auto-consommer leur énergie, et donc à réduire peu à peu leur consommation.
Compte tenu des tarifs de rachat de l’énergie, il est cependant plus intéressant de revendre à EDF l’électricité produite par une installation photovoltaïque ou éolienne que de l’auto-consommer.
>> Qui sont les acteurs du marché ?
Le marché de la batterie domestique est actuellement dominé par des constructeurs automobiles. Notamment ceux qui commercialisent des véhicules électriques. Nissan se sert ainsi des batteries usagées de ses véhicules pour fabriquer sa solution domestique. Une stratégie qui possède plusieurs avantages. Elle permet, d’une part de recycler en partie les piles des véhicules et d’autre part de faire baisser le prix de vente de l’équipement.
Aux côtés de Nissan, l’américain Tesla et l’allemand Mercedes-Benz commercialisent également leurs propres batteries domestiques. Baptisées respectivement “Powerwall 2” et “Energy Storage Home”, elles embarquent dans leurs coeurs des accumulateurs neufs. Ces deux fabricants autorisent leurs clients à assembler plusieurs modules entre eux afin de disposer d’une réserve d’énergie plus importante.
Hors de la sphère automobile, deux grands noms de l’électronique se sont aussi lancé dans la production de batteries domestiques. Le japonais Panasonic propose sur certains marchés “LiEDO”, un clone de la batterie Tesla Powerwall 2 de Tesla. Le français Schneider Electric, mène encore quelques tests mais prévoit de commercialiser sa batterie EcoBlade au deuxième trimestre 2017.
>> Combien ça coûte ?
Le prix de ces appareils varie selon les marques et les modèles. Les tarifs de vente prennent en compte les différentes caractéristiques techniques de l’équipement (cellules de batteries recyclées ou neuves, puissance délivrée …).
Les tarifs de la batterie Nissan xStorage débutent par exemple à 3.500 euros hors taxes (et hors installation). À ce prix-là, le client bénéficie d’un appareil composé de cellules recyclées permettant de stocker 3,5 kilowatts-heure (kWh) d’énergie. Une batterie xStorage, équipée de cellules neuves, est vendue à partir de 5.000 euros. La plus chère de toutes les batteries domestiques Nissan coûte 5.580 euros hors taxes.
La batterie Tesla Powerwall 2 coûte 6.100 euros (hors taxes). Il est possible de commander et d’assembler jusqu’à 9 unités pour disposer d’une plus grande capacité de stockage.
Mercedes n’envisage pas, pour l’instant, de commercialiser sa solution en France. Les brochures éditées par le constructeur allemand ne mentionnent pas le prix de l’équipement. Selon un porte-parole de la marque, cité par nos confères de Business Insider, chaque module composant la batterie Energy Storage Home serait vendu aux alentours de 8.500 euros.
Panasonic et Schneider Electric ne commercialisent pas encore leurs équipements en France.