Portland, la capitale de l’Oregon va plafonner les salaires patronaux à compter du 1er janvier, sous peine de voir leurs activités surtaxées. Explications.
Au pays de la démesure et des inégalités sociales, une petite révolution est peut-être en train de se produire. A Portland, capitale de l’Oregon, les salaires des patrons seront en effet plafonnés à partir du 1er janvier prochain. Concrètement, les dirigeants ne pourront pas gagner plus de 100 fois le salaire médian de leurs employés, sous peine de voir leurs activités réalisées en Oregon surtaxées. Pour les réfractaires, l’impôt régional sur les bénéfices sera ainsi majoré de 10%, voire 25% si le ratio atteint 250.
Pour traquer les patrons un peu trop gourmands, la municipalité s’appuiera sur les informations boursières des entreprises. Sachant qu’environ 600 entreprises cotées (dont Walmart ou General Electric) exercent des activités à Portland, le gain pour les finances publiques pourrait être de 3,5 millions de dollars par an. Une somme qui reste symbolique si on la compare aux autres rentrées fiscales de cette ville qui compte près de 600.000 habitants.
Inspiré par Thomas Piketty
Car cette mesure initiée par Steve Novick, un conseiller municipal démocrate, est bien un “combat contre les inégalités extrêmes”, comme il l’a assuré au correspondant du Monde. L’élu a d’ailleurs reconnu s’être inspiré du Français Thomas Piketty, et de son best-seller Le Capital au XXIè siècle. L’ouvrage consacré aux inégalités croissantes, s’il n’a pas encore fait d’émules en France, aura donc produit ses premiers effets outre-Atlantique.
Si le phénomène sera limité à la seule municipalité de Portland, ses promoteurs espèrent désormais que plusieurs villes et États franchiront le pas.