Au Burundi, le gouvernement dit regretter le retrait jeudi 28 mai de l’Église catholique du processus électoral, et celui de la mission d’observation européenne pour les élections législatives et communales de vendredi prochain et présidentielle du 26 juin. Sur le terrain, les manifestations contre le chef de l’Etat et la tension continuent. La matinée a surtout été marquée par une explosion dans le centre de la capitale burundaise.
En début d’après-midi, ce vendredi, une explosion a eu lieu dans le centre de Bujumbura. Trois voitures en feu sont visibles devant une banque. Le propriétaire d’un des véhicules explique qu’il s’était garé juste quelques minutes avant. Cela ne fait pas de doute pour lui : un individu est venu lancer un explosif, peut-être une grenade, dit-il, déclenchant une forte explosion. Cet incendie a été rapidement maîtrisé par les pompiers.
L’explosion a fait deux blessés, dont un enfant. C’est la deuxième de ce type en un peu plus d’une semaine. Elle fait suite à l’attaque meurtrière à la grenade vendredi dernier contre le marché central de Bujumbura, qui avait tué trois vendeuses de légumes et fait plus de 40 blessés.
La répression des manifestations continue
Les forces de l’ordre continuent également à réprimer les manifestations qui durent maintenant depuis plus d’un mois. Ce matin, dans un des bastions de la contestation, Cibitoke, les manifestants s’étaient levés tôt pour chanter leurs slogans hostiles au président Nkurunziza et à son troisième mandat. La police ne leur a pas laissé beaucoup de temps en menant un assaut massif très violent à coups de gaz lacrymogènes et de kalachnikov.
Pendant plus d’une heure, la police a poursuivi les manifestants au fusil d’assaut dans les ruelles de ce quartier alors qu’au même moment des bulldozers défonçaient les barricades sur l’artère centrale à très vive allure. Il n’y a pas encore de bilan fiable de ces violences ce matin.