Les éleveurs espagnols de porc pourraient bientôt se tourner vers des marchés comme le Nigeria ou encore l’Angola, en Afrique, étant donné la saturation du marché européen, souligne le département américain de l’Agriculture dans sa dernière note sur le marché européen de la viande.
En effet, la consommation dans l’Union européenne (UE), stagnerait aux alentours des 20 à 21 millions de tonnes (Mt) (20,9 Mt en 2015, 20,4 en 2016 et 20,4 Mt en 2017, selon les prévisions de l’USAID, face à une production estimée stable autour des 23,3 Mt. La consommation en Allemagne, notamment, le plus important marché de l’Union, se stabiliserait, essentiellement pour des raisons de santé et d’élimination de consommation de graisses animales.
Des considérations de santé qui ne sont pas partagées par tous les pays de l’UE, l’USDA rappelant qu’en Italie, par exemple, le porc est estimé aussi bon à la santé que la volaille. En outre, face à la baisse des prix des carcasses et à une concurrence accrue sur ce segment de marché, l’Italie, la France et Le Portugal s’apprêtent à mettre en place les mentions d’origine (VPF :viande de porc française”, par exemple). Si les consommateurs commencent à préférer leur viande nationale, des pays exportateurs très compétitifs sur le reste de l’UE comme l’Espagne vont accroître leurs exportations hors UE.
D’ores et déjà, les exportations de porc hors UE ont fait un bond de 50% au premier semestre 2016, notamment à destination de la Chine, mais aussi dans une moindre mesure, vers Hong Kong, les Philippines et les Etats-Unis. Tout ceci facilité par un euro qui s’est affaibli face au dollar ces deux dernières années.
Ceci dit, l’USDA voit une reprise de la production en Chine – ce qui limitera ses importations, et une concurrence plus forte sur ce marché de la part des Etats-Unis. La Russie, pour sa part, a déclaré récemment maintenir ses sanctions imposées en août 2014 et les prolonger jusqu’en 2018 sur un certain nombre de produits de l’UE, dont le porc.
Depuis le mois d’août 2016, l’Espagne peut exporter du porc frais, congelé ou réfrigéré au Mexique, mais face aux coûts élevés de transport et de droits d’importation, Madrid devrait se tourner vers de nouveaux marchés, plus importants et stratégiques, selon l’USDA, comme le Nigeria, l’Angola ou encore hors Afrique, l’Inde.
Avec commodafrica