Au Bénin, l’introduction d’une nouvelle technique de production à partir du film polyéthylène permet à 144 producteurs d’ananas de doubler leur rendements.Les agriculteurs recouvrent leurs champs de film polyéthylène ce qui permet de maintenir l’humidité du sol en toute saison et donc de réduire la consommation d’eau pour l’irrigation et aussi leur besoin en main-d’œuvre.
“L’introduction du film polyéthylène dans le processus de production d’ananas, c’est d’abord une affaire de rentabilité financière. Lorsque nous prenons le compte d’exploitation d’un hectare d’ananas sans polyéthylène, nous investissons environ FCFA 1,8 million pour un chiffre d’affaires d’au moins FCFA 4 millions par hectare. Avec le polyéthylène, nous allons vers un investissement d’environ FCFA 3 millions par hectare pour obtenir un chiffre d’affaires de près de FCFA 8 millions“, explique Athanase Akpoé, président de la Fédération nationale des coopératives villageoises d’ananas du Bénin (Fenacopab), rapporte la Banque mondiale.
Le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO), qui complète le Projet d’appui à la diversification agricole (Pada), et qui constituent les deux composantes du Programme-cadre d’appui à la diversification agricole (ProCAD) financé par la Banque mondiale au Bénin, ont permis de mettre au point cette culture à base de film polyéthylène et à diffuser cette technique avec des parcelles d’expérimentation. Au Bénin, 144 producteurs de 10 organisations et 27 techniciens des communes d’Allada, Tori-Bossito, Zè et Toffo ont ainsi reçu une formation.
Cette nouvelle technique viendrait aussi juguler le déficit de main-d’œuvre agricole dans la région, lié à l’exode massif des jeunes vers les grandes agglomérations. Elle leur permet également de satisfaire la demande toujours plus croissante de Promo Fruits, l’entreprise qui produit le jus d’ananas IRA. “Pour satisfaire la demande de Promo Fruits, nous devons produire plus et améliorer notre rendement. Déjà, les résultats obtenus sur les parcelles d’expérimentation donnent des rendements de 65 à 70 t/ha contre 35 à 40 t/ha auparavant. Nous sommes donc en train de vulgariser ce nouveau procédé dans toute la région“, explique Nina Dessouassi, technicienne chargée de l’encadrement des producteurs dans la commune d’Allada, rapporte la Banque mondiale.
Avec commodafrica