Après trois années de déclin des prix agricoles, l’indice S&P Agri montre une reprise de 6% cette année, indique la banque néerlandaise Rabobank dans ses perspectives 2017 « Garder à l’esprit que les stocks sont grands ». L’évolution des prix est différenciée selon les produits avec des prix plus faibles pour les céréales, le cacao, les produits laitiers, le bœuf et le porc suite à un accroissement de l’offre tandis que les prix des graines oléagineuses, du coton, du café, de l’huile de palme et surtout du sucre se sont appréciés en raison de la vigueur des devises des pays producteurs et de l’impact conditions météorologiques sur la production.
Quid de 2017 ? La banque est plutôt haussière sur le cacao et le coton, et baissière sur le café et l’huile de palme. La banque observe que si les spéculateurs se sont engouffrés cette année dans le café, le coton, le soja et le sucre, il n’est pas évident qu’ils se concentreront sur les mêmes produits en 2017.
Pour le café, le grand gagnant de 2016 avec une hausse de plus de 30% pour l’Arabica à New York et de 40% pour le Robusta à Londres, ne devrait pas renouveler ses exploits en 2017. Rabobank est plutôt baissière en dépit de la perspective d’un déficit de production mondiale de café en 2017/18 (2 millions de sacs) pour la quatrième année consécutive. « Des monnaies plus faibles en Amérique latine, après les élections américaines étonnantes, peuvent inciter à vendre de l’Amérique latine, créant un sentiment baissier sur le marché », indique la banque. Elle anticipe un Arabica à environ 149 cents la livre fin 2017 et un Robusta à $2 040 la tonne.
Rabobank se montre optimiste pour l’année prochaine pour le cacao. Après la forte baisse des cours à un plus bas de presque trois ans, le cacao devrait rebondir grâce la dynamique de la demande mondiale même si elle a été « médiocre » en 2016. « Cependant, le volume des ventes de chocolat se stabilisent en Europe et surtout aux États-Unis. En outre, nous croyons que les ventes de chocolat et de produits aromatisés au chocolat se porteront plutôt bien en Asie », affirme la banque. Elle émet toutefois un bémol, l’amélioration de la production en Afrique et en Indonésie limiterait la hausse de prix.
En ce qui concerne le coton, la perspective d’un troisième déficit de la production mondiale devrait renforcer légèrement l’or blanc. Les principaux facteurs de risques à surveiller sont le renforcement de la Nina, le déstockage de la Chine et la concurrence des fibres synthétiques.
Face à une offre réduite en Indonésie et en Malaisie suite au phénomène El Nino, l’huile de palme a gagné 17% en 2016, avec près de 30% de hausse au troisième trimestre. Mais avec la fin du phénomène El Nino et donc la reprise de la production, un mouvement baissier devrait s’enclencher au second semestre 2017. De plus, les récoltes record de soja dans les Amériques devraient exercer une pression supplémentaire.
Perspectives des prix des matières agricoles en 2017
Avec commodafrica