Si la banque centrale relève que les données des comptes nationaux au 1er trimestre 2015 confirment la poursuite d’une reprise modérée dans les pays avancés et une décélération dans les économies émergentes, le Maroc semble faire exception.
L’année 2015 commence bien pour l’économie marocaine. C’est ce qui se dégage de la toute récente Revue mensuelle de la conjoncture économique, monétaire et financière publiée par Bank Al-Maghrib au titre du mois de juillet 2015.
Ainsi, si la banque centrale relève que, d’une façon générale, les données des comptes nationaux relatives au premier trimestre 2015 confirment la poursuite d’une reprise modérée dans les pays avancés et une décélération dans les économies émergentes, le Maroc semble faire exception.
Aussi, ses principaux indicateurs démontrent une forte résilience et une nette reprise par rapport à l’année 2014. En ce sens, au niveau de nos comptes nationaux, les données relatives au premier trimestre 2015 font ressortir une accélération de la croissance nationale à 4,1% contre 2,8% à la même période une année auparavant. Cette évolution résulte d’une amélioration de 12% de la valeur ajoutée agricole, contre une régression de 1,6%, la croissance non agricole étant restée limitée à 3,1%, contre 3,4% un an plutôt.
Le déficit commercial s’atténue de 25,2%
Les données des comptes extérieurs, à fin mai 2015, font apparaître une atténuation de 25,2% du déficit commercial par rapport à la même période de 2014. Cette performance est le résultat de la régression de 9,1% des importations à 155 milliards de dirhams et de la progression de 6,7% des exportations à 91,8 milliards de dirhams. Le recul des importations reflète essentiellement celui de la facture énergétique de 32,8% et les diminutions des achats de produits alimentaires de 15% et de biens de consommation de 5,3%. Quant aux exportations, leur évolution traduit en particulier des augmentations de 22,7% des ventes des phosphates et dérivés, de 12,2% des expéditions du secteur automobile et de 15,6% de celles du secteur agricole et agroalimentaire. Pour ce qui est des autres rubriques du compte courant, les transferts des MRE ont crû de 5,4%, tandis que les recettes de voyages ont reculé de 6,4%. En parallèle, le flux net des investissements directs étrangers est ressorti en accroissement de 23,3%. Dans ces conditions, l’encours des réserves internationales nettes s’est amélioré de 18%, à 193,8 milliards de dirhams, soit l’équivalent de 5 mois et 25 jours d’importations de biens et services.
Une campagne agricole record
La production céréalière de l’actuelle campagne agricole devrait s’établir, selon les estimations du ministère de l’agriculture, à un niveau record de 110 millions de quintaux, soit un accroissement de 61,8% par rapport à la campagne précédente et de 46,7% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Parallèlement, l’activité de la pêche côtière et artisanale a connu à fin mai une diminution de 8,5% des volumes débarqués. S’agissant du secteur manufacturier, les résultats de l’enquête de conjoncture de Bank Al-Maghrib du mois de mai indiquent un recul mensuel de l’activité industrielle, avec un léger repli du taux d’utilisation des capacités de production d’un point de pourcentage à 70%.
Bilan mitigé pour les différents secteurs
Au niveau du secteur énergétique, la production nette d’électricité a enregistré une hausse de 5,5% à fin mai, après 6% à la même période une année auparavant, tandis que la demande a augmenté de 1,1%, engendrant une diminution de 14,7% des importations contre une progression de 11,5%. Quant à l’activité de raffinage, la production s’est repliée de 36,9% à fin avril 2015 au lieu d’un accroissement de 25,7% une année auparavant. Concernant les activités minières, la production marchande de phosphate brut a accusé une baisse de 10,2% à fin mars, contre une hausse de 6,2% pendant la même période de l’année précédente. Quant au bâtiment et travaux publics, les ventes de ciment ont vu leur recul s’atténuer à 1,3% à fin juin contre 4,4% une année auparavant. Par ailleurs, l’activité touristique continue de subir les effets de l’instabilité de certains pays de la région, les arrivées ayant accusé une contraction de 1,1% à fin mai après un accroissement de 8,8% et les nuitées recensées dans les établissements touristiques classés ayant, pour leur part, accusé un recul de 8,4% après un accroissement de 9,6% l’année précédente.
Finances publiques : Le déficit se résorbe
S’agissant des finances publiques, l’exécution budgétaire à fin mai 2015 s’est soldée par un déficit hors privatisation de 22,5 milliards de dirhams, en réduction de 14,7 milliards de dirhams par rapport à la même période de 2014. Les ressources ordinaires ont augmenté de 3,1%, à 91,7 milliards de dirhams, recouvrant une régression de 0,2% des recettes fiscales à 81,3 milliards DH et un accroissement de 42,1% à 9,3 milliards de dirhams de celles non fiscales, en liaison avec la hausse des entrées de monopoles et des recettes en atténuation de dépenses relatives à la dette. En regard, les dépenses ordinaires ont diminué de 8%, à 95,6 milliards de dirhams, en raison notamment de la réduction de la charge de compensation.
Le solde ordinaire ressort ainsi négatif à 3,9 milliards de dirhams, mais en allègement de 11,1 milliard de dirhams par rapport à fin mai 2014. Les dépenses d’équipement ont diminué de 5,2%; à 24,1 milliards de dirhams, contribuant ainsi à la baisse de 7,4%; à 119,7 milliards de dirhams des dépenses globales. Compte tenu du règlement des arriérés de paiement pour un montant de 8 milliards, le déficit de caisse s’est établi à 30,5 milliards de dirhams, en atténuation de 6,3 milliards de dirhams par rapport à fin mai 2014. Ce besoin ainsi que le flux net extérieur négatif de 1,8 milliard de dirhams ont été couverts par le recours au marché intérieur pour un montant de 32,3 milliards de dirhams, en baisse de 5,5 milliards de dirhams.
Avec aujourdhui