L’ex-ministre guinéen des Mines est accusé de corruption et de blanchiment d’argent par la justice américaine, qui a ordonné sa mise en détention. Mahmoud Thiam est soupçonné d’avoir reçu plusieurs millions de dollars d’une compagnie chinoise qui recherchait un contrat avantageux dans le secteur minier.
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L’ex-ministre guinéen des mines Mahmoud Thiam a été arrêté mardi 13 décembre aux États-Unis, a révélé tard dans la nuit l’agence Bloomberg. Il a été maintenu en détention sans caution, la justice estimant qu’il présentait un risque de s’enfuir.
La justice américaine soupçonne Mahmoud Thiam de corruption et de blanchiment d’argent. Lorsqu’il était ministre des mines de son pays entre 2009 et 2010, sous les régimes successifs de Dadis Camara et de Sékouba Konaté, le Guinéen aurait reçu, selon l’accusation, 8,5 millions de dollars (7,9 millions d’euros) d’un « conglomérat chinois ».
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Ce dernier, dont le nom n’a pas été dévoilé, recherchait un droit d’exclusivité « sur une grande variété de domaines de l’économie guinéenne » et notamment « un contrôle quasi total » du secteur minier du pays.
Toujours selon Bloomberg, qui cite le rapport des procureurs américains, Mahmoud Thiam aurait menti sur sa profession et sa nationalité pour pouvoir ouvrir un compte bancaire à Hong Kong qu’il a utilisé pour stocker les millions de dollars qu’il avait reçus. Avant, dans un second temps, de transférer cet argent vers un autre compte en banque à New York.
Rio Tinto, Simandou et l’ « affaire Combret »
D’après un rapport du FBI, l’ex-ministre, qui dispose de la citoyenneté américaine, aurait également transféré des fonds depuis Hong Kong vers une société malaisienne qu’il détenait.
Cet argent aurait ensuite servi à l’achat d’une propriété d’une valeur de 4 millions de dollars dans le nord de l’État de New York et à payer les frais de scolarité de ses enfants dans une école privée.
Dans une interview publiée le 18 novembre, Mahmoud Thiam affirmait que Steven Din, le patron Rio Tinto pour la Guinée, lui avait offert de l’argent en 2010 pour reprendre le contrôle du projet de gisement de fer du mont Simandou, ce que le principal intéressé a nié.
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Le géant minier anglo-australien, qui a depuis abandonné ce projet, est lui-même empêtré dans « l’affaire Combret ».
Ce scandale a déjà coûté son poste à l’Australien Alan Davies, patron de la filière minerais du groupe, à qui l’on reproche la signature avec le Français François Polge de Combret, un proche du président guinéen Alpha Condé, d’un contrat de conseil aux contours imprécis pour 10,5 millions de dollars.
Avec JA