Le président iranien, Hassan Rohani a jugé que l’accord signé à Vienne ce mardi 14 juillet met fin à des « sanctions injustes et injustifiées » et vont permettre un « nouvel élan » dans les relations entre l’Iran et les puissances du « 5+1 ». Dans le pays, l’annonce de la fin prochaine des sanctions économiques a été accueillie avec soulagement.
Le président Rohani s’est exprimé à la télévision juste après l’annonce de la signature de l’accord à Vienne, ce mardi matin. Pour lui, cet accord marque « une fin et un début » : « Une fin pour les sanctions injustes et injustifiées envers le grand peuple d’Iran et c’est un début, un commencement pour un nouvel élan, pour une collaboration mondiale. »
Si cet accord est mis en place de manière juste, on pourra étape par étape recréer la confiance.
A Téhéran, aucune explosion de joie n’a pour l’instant été notée. Les autorités iraniennes ont cependant pris des mesures et déployé des forces de sécurité en prévision de « scènes de liesse » que pronostiquait le ministère iranien de l’Intérieur en cas de signature de l’accord à Vienne. Des rassemblements devraient se produire plus tard dans la journée, après la tombée de la nuit et la rupture du jeûne du ramadan.
Ce qu’attendent avant tout les Iraniens, c’est la levée des sanctions (…) Il va falloir attendre quelques mois.
Quelles sont les attentes des Iraniens ?Mariam Pirzadeh, correspondante de France 24 à Téhéran
Des sanctions qui ont coûté 200 milliards de dollars à l’Iran
Une chose est sûre : la levée des sanctions promises dans l’accord va constituer une bouffée d’oxygène. Le pays est en effet sous le joug de sanctions économiques américaines mises en place en 1979 après la révolution islamique. Les sanctions ont été renforcées en 2006 avec la crise du nucléaire, et la situation économique de l’Iran s’est encore aggravée en 2012, lorsque les Européens ont emboîté le pas aux Américains.
Le plus pénalisant pour l’activité économique de l’Iran reste l’interdiction qui lui est imposée de commercer en dollar et en euro. Il y a également, bien sûr, l’embargo sur le pétrole et le gaz, premier poste de ressources pour l’Etat iranien.
Les conséquences pour l’économie du pays ont été désastreuses : une chute de la croissance de 7 % en 2012 et de 2 % en 2013. L’inflation galopante, qui a atteint 47 % en 2013. Le rial, la monnaie iranienne s’est effondrée face au dollar. Plusieurs secteurs sont touchés de plein fouet : l’industrie automobile est en panne, bloquée par l’impossibilité de se procurer des pièces de rechange. Difficile également pour l’Iran de développer son industrie pétro-chimique. Même le secteur du bâtiment a été touché.
Sur le plan social, le chômage a explosé, pour atteindre 20 %. Les Iraniens sont par ailleurs confrontés quotidiennement à la pénurie de produits courants, et accéder aux soins est devenu très compliqué. Au total depuis la mise en place des sanctions en 2012, l’économie iranienne a perdu quelque 200 milliards de dollars. En 2014, grâce à un léger assouplissement des sanctions, le pays a affiché une croissance de 3 % et l’inflation s’est stabilisée à 15 %.
Avec jeuneafrique