Donald Trump a tranché, et tous les postes importants de sa prochaine administration sont désormais pourvus. Ce mardi 13 décembre 2016, il a confirmé la nomination de Rex Tillerson, président-directeur général du géant pétrolier et gazier ExxonMobil, à la tête du prestigieux secrétariat d’Etat, les Affaires étrangères. Les potentiels conflits d’intérêts de ce multi-millionnaire, très proche de Vladimir Poutine, font d’ores et déjà l’objet de critiques. Portrait.
Rex Tillerson, 64 ans, originaire du Texas, va remplacer John Kerry à la tête de la diplomatie américaine. S’il n’a aucune expérience dans le secteur public, il est en revanche un homme d’affaires accompli. Le patron du géant pétrolier et gazier ExxonMobil négocie depuis 40 ans des contrats à travers le monde.
Du Venezuela au Yémen, du Kurdistan irakien à la Russie, Rex Tillerson a bâti des relations commerciales qui pourraient bien lui servir en tant que chef de la diplomatie. C’est en tout cas la façon de penser du président élu Donald Trump, qui apprécie ses qualités de « deal-maker », de négociateur, tout en vantant sur Twitter la stature « d’acteur de calibre mondial » de Rex Tillerson.
Choisi aussi pour ses liens de proximité avec Poutine
Le futur 45e président des Etats-Unis apprécie également ses amitiés avec Vladimir Poutine. Car Rex Tillerson et le président russe se connaissent depuis 15 ans, ils sont même, a-t-il dit, « très proches ». En 2012, il avait reçu l’ordre de l’Amitié, une distinction remise par le gouvernement russe.
Cette décoration lui avait été attribuée après la signature d’un accord avec la société étatique russe d’extraction Rosneft, concernant des projets de forage dans l’Arctique, la mer Noire et en Sibérie, rappelle CNN Money. Selon les médias américains, les contrats conclus avec la Russie par ExxonMobil pourraient potentiellement générer 500 milliards de dollars.
Quelques grincements de dents chez les républicains
Côté démocrate, et plus étonnant, côté républicain, sa nomination fait l’objet de sévères critiques. « Être un ami de Vladimir n’est pas une qualité que je recherche chez un secrétaire d’Etat », a taclé sur Twitter Marco Rubio, sénateur républicain de la Floride.
Le sénateur John McCain, républicain de l’Arizona, avait aussi déclaré que les liens de Tillerson avec Poutine étaient « inquiétants », et avait promis de les examiner de près dès sa nomination.
Favorable à l’accord de partenariat transpacifique
ExxonMobil avait dû respecter les sanctions imposées par le gouvernement américain à la Russie après l’invasion de la Crimée. Mais Rex Tillerson avait alors déclaré qu’il trouvait les sanctions « en général, inefficaces, car très mal conçues ».
Le nouveau secrétaire d’Etat va par ailleurs devoir clarifier sa position sur l’accord de libre-échange transpacifique. Il y est très favorable, alors que Donald Trump a dit vouloir l’enterrer pendant toute sa campagne.
Le futur secrétaire d’Etat américain devrait être secondé par John Bolton, ancien ambassadeur américain aux Nations unies, proche des néo-conservateurs et très opposé à l’accord sur le nucléaire avec l’Iran.
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