L’agence de notation financière salue les bonnes performances de la Côte d’Ivoire malgré un ralentissement de sa croissance. Fitch s’inquiète cependant de la baisse continue des prix du cacao et pointe la faiblesse de l’indicateur de développement humain par rapport à d’autres pays notés eux aussi
Fitch Ratings maintient la note la Côte d’Ivoire à B+ avec perspective stable, selon un communiqué publié le 12 décembre, un rang dont elle gratifie le pays depuis un an désormais. L’agence de notation financière justifie sa décision par les performances économiques du pays depuis la fin de la crise post-électorale en 2011, largement supérieures à celles de ses voisins, avec un taux de croissance moyen de 9,2% entre 2012 et 2016.
Si la croissance ivoirienne doit tomber autour de 8% en 2016 en raison de l’effondrement des cours du cacao, Fitch estime qu’un investissement public soutenu et les bons résultats dans le secteur des mines et de l’agroalimentaire devrait quand même permettre de maintenir la croissance autour de 7% dans les années à venir.
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L’inflation contenue
Par ailleurs, l’inflation, dont le taux ne devrait pas dépasser les 1,5% cette année. Elle est contenue par l’appartenance du pays à la zone franc CFA.
Le déficit budgétaire devrait atteindre 4% du PIB, contre 2,9% en 2015, ce que Fitch attribue à une hausse des dépenses publiques et en particulier sécuritaires après l’attaque de Grand Bassam, qui a fait 19 morts et 33 blessés le 13 mars dernier. La Côte d’Ivoire s’est cependant engagée à atteindre la norme communautaire de l’Union économique et monétaire africaine (Uemoa) de 3% de déficit d’ici à 2019 et ce afin de bénéficier d’un prêt du FMI de 674 millions de dollars.
Un test politique
La dette publique ivoirienne, qui se trouve actuellement à 42,5% du PIB devrait quant à elle atteindre un pic à 43,5% en 2018, et donc rester encore en dessous de la moyenne de 55,8% requise pour les pays notés B par Fitch.
La Côte d’Ivoire a su, mieux que d’autres pays subsahariens, diversifier son économie et ainsi atténuer sa dépendance au cacao, note par ailleurs l’agence de notation. Les exportations de cette denrée représentent toujours un tiers de ses revenus cependant, note Fitch. La baisse des prix de cette matière première depuis le début de l’année devrait détériorer la balance des comptes courants dans les années à venir.
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De plus, les indicateurs de développement, comme le PIB par tête ou l’indice de développement humain, restent inférieurs à ceux des autres pays à qui Fitch accorde la note B. Le climat des affaires est également de moins bonne qualité que les pays de même catégorie et le secteur bancaire ivoirien reste vulnérable aux chocs, avec un ratio de fonds propre de 8,6% et un taux de prêts non productifs de 11%.
Les élections législatives, qui se tiendront le 18 décembre, serviront de test pour le pays et sa stabilité retrouvée. L’agence de notation s’attend à une continuité dans la politique économique et attend du pouvoir en place, s’il est reconduit, qu’il poursuive dans la même lignée.
avec jeuneafrique