L’Union européenne a adopté ce lundi des sanctions visant sept hauts responsables des services de sécurité congolais, dont Gabriel Amisi Kumba et Celestin Kanyama. Celles-ci ont été aussitôt dénoncées par le gouvernement congolais, qui les qualifiées d’ « illégales ».
Le Conseil des ministres des affaires étrangères de l’Union européenne a décidé, lundi 12 décembre, d’imposer des mesures restrictives en matière de déplacements à l’égard de sept ressortissants congolais, et le gel de leurs avoirs. Ils occupent des positions de hauts responsables dans la chaîne de commandement des forces de sécurité congolaises.
Ils sont notamment accusés d’avoir « fait un usage disproportionné de la force » pendant les manifestations des 19 et 20 septembre à Kinshasa. Les violences avaient causé la mort d’environ cinquante personnes et « constituent de graves violations des droits de l’Homme et des libertés fondamentales », explique l’institution européenne.
Elle appelle en outre le gouvernement de la RD Congo à coopérer à une enquête transparente et indépendante afin de traduire en justice les responsables.
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D’autres sanctions pourraient suivre
Les sept personnes visées par ces sanctions font toutes partie de l’appareil sécuritaire congolais. Il s’agit de Ilunga Kampete, commandant de la garde républicaine, Gabriel Amisi Kumba, commandant de la première zone de défense de l’armée congolaise (FARDC), Ferdinand Ilunga Luyoyo, commandant de l’unité anti-émeute, Celestin Kanyama, commissaire de la police nationale congolaise, John Numbi, ancien inspecteur général de la police nationale congolaise, Roger Kibelisa, chef du département de la sécurité intérieure de l’agence nationale de renseignements (ANR), et Delphin Kahimbi, chef du service du renseignement militaire (ex-Demiap.
L’Union européenne, qui se dit gravement préoccupée par la situation en RD Congo, a également indiqué qu’elle suivrait « avec une attention accrue l’évolution politique cruciale » que connaîtra le pays dans les prochaines semaines. « Des mesures restrictives supplémentaires pourront être envisagées en cas d’obstruction du processus politique ou de nouvelles violences », ajoute encore l’UE.
Des sanctions « illégales » selon le gouvernement congolais
Sitôt ces sanctions annoncées, le gouvernement congolais les a qualifiées d’ »illégales ». « Elles procèdent d’une sorte de droit impérial qui est aux antipodes du droit international », a assuré le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende. « La RDC, pays non européen, les condamne et entend les attaquer devant qui de droit », a-t-il ajouté.
Décision 2016/2231 du conseil du 12 décembre 2016 by jeuneafrique on Scribd
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