Le procès du chef de l’ex-junte malienne Amadou Sanogo, poursuivi pour implication dans l’assassinat d’une vingtaine de soldats en 2012, a été une nouvelle fois ajourné vendredi 2 décembre après un boycott des avocats de la défense et des parties civiles, a constaté un journaliste de l’AFP.
Le procès, qui se tient à Sikasso (au sud, à environ 380 km de Bamako), s’est ouvert mercredi avant d’être reporté une première fois à vendredi. Il aura finalement lieu lundi 5 décembre, a annoncé vendredi le président de la Cour d’assises, expliquant que ce nouveau renvoi doit permettre de « trouver » une solution à l’absence des avocats de la défense et des parties civiles.
En outre, le procureur de la Cour a également fait part de « problèmes de sécurité » allégués par ces avocats pour justifier leur absence du prétoire.
« Des forces de l’ordre nous interdisent d’entrer dans le tribunal avec nos téléphones portables. Pour nous, c’est une question de sécurité. C’est une violation de nos droits. Nous ne pouvons pas plaider », a déclaré à l’AFP Cheick Oumar Konaré, un des avocats de la défense, sans plus de détails. Des avocats des parties civiles ont aussi fait part à l’AFP des mêmes problèmes de sécurité.
Sanogo pressé « de livrer sa part de vérité »
Vendredi, Amadou Sanogo a affirmé à l’AFP avoir « hâte de livrer sa part de vérité », estimant cependant préférable un report de l’audience.
Pour rappel, il fait partie de 17 prévenus, tous militaires, poursuivis pour « enlèvement et assassinat, complicité d’enlèvement et d’assassinat » de parachutistes, dont les corps ont été retrouvés dans un charnier en décembre 2013 près de Kati, où se trouvait le quartier général de Sanogo.
Ces parachutistes, membre d’une unité d’élite dite des « Bérets rouges », étaient opposés au putsch de mars 2012 mené par Amadou Sanogo qui a renversé le président Amadou Toumani. Ils avaient vainement tenté un contre-coup d’État un mois plus tard avant d’être pourchassés par les putschistes.
Avec Jeune Afrique