Souleymane Diarrassouba : Ministre du Commerce et de l’Industrie
Un regard calme, un verbe mesuré, une ambition discrète mais tenace. Derrière son costume sobre de ministre, Souleymane Diarrassouba incarne une trajectoire rare en Côte d’Ivoire : celle d’un technocrate devenu stratège politique, d’un banquier de haut vol qui a su transformer sa connaissance des chiffres en levier de développement national. À 53 ans, ce natif de Yamoussoukro est plus qu’un ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME — il est l’un des cerveaux les plus affûtés du dispositif économique ivoirien.
Formé à l’université nationale de Côte d’Ivoire, puis affûté dans les grandes écoles parisiennes — CNAM, Paris XII Val-de-Marne, Paris Dauphine — Souleymane Diarrassouba n’a jamais cessé d’apprendre. En 2022, il décroche même un doctorat Executive PhD de l’université Paris Dauphine-PSL, preuve que l’excellence n’a pas d’âge, et que la rigueur reste son maître-mot.
Mais ce sont surtout ses vingt années passées dans la haute finance qui ont forgé l’empreinte Diarrassouba. De la Société ivoirienne de banque à Ecobank, en passant par Versus Bank ou encore la direction générale d’Atlantic Financial Group, il impose un style : rigueur, vision, efficacité. À la tête du groupe Atlantic Business International, bras financier du mastodonte marocain Banque Centrale Populaire, il pilote l’un des plus puissants ensembles bancaires d’Afrique de l’Ouest, présent dans plusieurs pays de l’UEMOA. Sous son leadership, la Banque Atlantique est élue meilleure banque d’Afrique de l’Ouest en 2016. Deux ans plus tôt, il reçoit le Prix Fadel du meilleur manager bancaire. Le banquier est devenu une référence.
Mais l’homme ne s’en contente pas. En 2017, il opère un virage vers l’arène politique. Ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME, il apporte au gouvernement Amadou Gon Coulibaly une rare expertise de terrain économique. Reconduit en 2018, puis en 2019 au poste élargi de ministre du Commerce et de l’Industrie, il consolide son influence. Ses dossiers sont denses : formalisation de l’économie informelle, attractivité industrielle, réforme du commerce intérieur. Il sait que le défi est double : soutenir les grandes entreprises tout en libérant le potentiel des PME, moteur oublié de la croissance inclusive.
Parallèlement, Souleymane Diarrassouba s’enracine dans sa ville natale. Élu député de Yamoussoukro en 2021, ancien vice-gouverneur du District autonome, coordinateur régional du RHDP, il cultive une proximité avec le terrain. Le banquier devenu ministre n’a pas oublié ses racines, ni les réalités des Ivoiriens qu’il côtoie, loin des chiffres et des réunions de haut niveau. C’est sans doute ce mélange d’expertise froide et d’ancrage local qui fait sa singularité.
Ses engagements associatifs et corporatistes ajoutent une autre dimension à son profil. À la tête de l’Association professionnelle des banques de Côte d’Ivoire (APBEF-CI), puis de sa fédération régionale (FAPBEF-UEMOA), il structure la réflexion bancaire sous-régionale. Administrateur dans les plus grandes institutions financières du pays — Conseil Café-Cacao, Fonds de garantie des dépôts de l’UMOA, CRRH — il a façonné l’architecture de la finance ivoirienne et ouest-africaine.
Côté distinctions, la liste est longue : Commandeur de l’Ordre national, de l’Ordre du mérite agricole, du Mérite de la fonction publique. Il est aussi Officier de l’Ordre de la solidarité et de la cohésion sociale. Des titres qui saluent une carrière, mais surtout une vision : celle d’une Côte d’Ivoire moderne, bancarisée, structurée, où le commerce et l’industrie ne sont plus de simples slogans, mais des vecteurs d’émergence.
Souleymane Diarrassouba ne court pas après les caméras. Mais dans les cercles où se dessine l’avenir économique du pays, son nom est murmuré avec respect. Car il a su, mieux que quiconque, marier la rigueur de la finance, la complexité de l’administration et la finesse du jeu politique. Et ce n’est sans doute que le début.