Sansan Kambilé : Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme
Derrière les portes capitonnées du ministère de la Justice, dans l’épaisseur feutrée des textes de loi, un homme manie la plume et le marteau avec la même précision : Sansan Kambilé. Depuis 2016, cet éminent magistrat est le visage – et parfois le bouclier – de la justice ivoirienne, une institution souvent scrutée, toujours cruciale.
Né sous le sceau de la rigueur, formé à l’école de l’excellence administrative, Sansan Kambilé est issu de la prestigieuse École nationale d’administration (ENA) de Côte d’Ivoire. Marié, père de six enfants, il incarne une trajectoire faite de constance, de discrétion et de loyauté républicaine. Sa carrière est une lente montée, patiente et méthodique, dans les arcanes de l’appareil d’État.
C’est en 1994 qu’il fait ses premières armes sur le banc de la magistrature, comme juge des enfants. Une entrée par la porte de l’humain, là où la justice est plus que jamais affaire de discernement et d’écoute. De 1996 à 2000, il devient juge d’instruction, puis magistrat jusqu’en 2003. Mais c’est au tournant des années 2000 que sa silhouette prend de l’ampleur dans les cercles du pouvoir.
Conseiller technique auprès du Premier ministre, directeur des affaires juridiques au ministère de la Construction, puis directeur administratif et juridique à la Primature : chaque poste renforce son profil de juriste complet, technicien chevronné et serviteur de l’État. Il devient, en 2010, secrétaire général du gouvernement, poste stratégique qu’il occupera durant six années.
Le 12 janvier 2016, la confiance du président Alassane Ouattara le propulse à la tête du ministère de la Justice, en tant que garde des Sceaux. Il y imprime sa marque : rigueur administrative, réforme du cadre législatif, et défense de l’État de droit dans un contexte souvent tendu. À cette charge, il ajoute celle de ministre des Droits de l’Homme, cumulant les fonctions avec une rare maîtrise.
Sansan Kambilé n’est pas un homme de verbe inutile. Peu friand des discours enflammés, il préfère la rigueur des textes, la force des institutions, et l’autorité tranquille de ceux qui savent où ils vont. Dans un pays où la justice reste un pilier fondamental de la démocratie naissante, il avance à pas sûrs, solide, discret, mais toujours au centre des décisions.
Son parcours, d’une logique implacable, est celui d’un homme d’équilibre. Une figure sobre, mais incontournable, dans la construction d’une justice ivoirienne moderne, indépendante et respectée.