Mariatou Koné : Ministre de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation
Elle incarne cette rare synthèse entre la rigueur du monde académique et l’engagement politique de terrain. Mariatou Koné, actuelle ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation de Côte d’Ivoire, est bien plus qu’une femme politique chevronnée : elle est une bâtisseuse d’unité, une intellectuelle enracinée dans le réel, et une médiatrice naturelle au service des autres.
Première née d’une fratrie de huit enfants, cette professeure d’anthropologie à l’Université Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody a très tôt appris à conjuguer responsabilités et résilience. Derrière son regard doux et son ton posé se cache une détermination forgée sur les bancs d’écoles publiques, dans un parcours exemplaire qui l’a menée de Daoukro à Marseille, en passant par Korhogo, Sassandra et Man. Une odyssée de savoir qui débute à l’École primaire catholique pour filles de Daoukro, se poursuit à l’Université nationale d’Abidjan, et s’illustre à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales de Marseille, où elle soutient en 1994 une thèse d’anthropologie saluée par les félicitations du jury.
Son sujet de thèse ? L’encadrement agricole en Côte d’Ivoire — un choix révélateur de son attachement au monde rural, à la terre, et surtout aux dynamiques sociales de proximité. Une passion pour le tissu humain qui traverse toute sa carrière. Car Mariatou Koné n’est pas seulement une chercheuse : elle est aussi une praticienne de la paix, de la cohésion sociale et de l’inclusion.
En 2012, elle prend la tête du Programme National de Cohésion Sociale, à un moment charnière de l’histoire ivoirienne, encore marquée par les blessures post-crise. Trois ans plus tard, elle devient directrice générale du programme. Puis, en janvier 2016, c’est le saut décisif vers l’exécutif : elle est nommée ministre de la Solidarité, de la Cohésion Sociale et de l’Indemnisation des Victimes. Le ton est donné : sa mission politique sera à l’image de son parcours académique — écouter, comprendre, réparer, rapprocher.
À chaque remaniement, sa place au gouvernement est confirmée. En 2017, elle prend la tête du Ministère de la Femme, de la Protection de l’Enfant et de la Solidarité, avant de revenir à ses premières amours en 2018 : cohésion sociale et lutte contre la pauvreté. Elle devient alors la voix des sans-voix, dans les hameaux oubliés comme dans les institutions internationales. Sa nomination à l’Éducation nationale en avril 2021 sonne comme une évidence : qui mieux qu’une universitaire chevronnée et médiatrice de la CEDEAO pouvait incarner la refondation du système éducatif ivoirien ?
Élue maire de Boundiali en 2018, puis députée de Boundiali-Ganaoni en 2021, Mariatou Koné est une femme politique de terrain, aimée de sa base, qu’elle retrouve souvent sans protocole ni artifice. Lors des élections municipales de 2023, elle est reconduite avec plus de 93 % des voix : un plébiscite.
Musulmane pratiquante, membre active du Réseau des Femmes Musulmanes d’Afrique, elle cultive une spiritualité discrète, une force intérieure qui guide son engagement au service des femmes, des jeunes et des communautés vulnérables. Entre deux missions, elle trouve son équilibre dans la musique, la lecture, le sport et les voyages. Mère de trois enfants, elle concilie vie familiale et vie publique avec une élégance que beaucoup saluent, même chez ses adversaires politiques.
Commandeur dans l’Ordre du Mérite de l’Éducation nationale, Mariatou Koné est une figure rare, au croisement des intelligences scientifique et politique, capable de faire le lien entre l’université et les villages, entre les urgences du quotidien et la vision de long terme.
Dans une Côte d’Ivoire en quête de réformes et de sérénité, elle demeure une voix tranquille, mais ferme. Une femme de conviction, de dialogue et d’action. Une référence.