Kacou Houadja Léon Adom : Ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur
Dans les couloirs feutrés de la diplomatie internationale, peu de voix ivoiriennes portent avec autant de constance, d’élégance et de savoir-faire que celle de Kacou Houadja Léon Adom. À 73 ans, celui qu’on surnomme dans certains cercles « le diplomate aux mille visages » n’a rien perdu de sa prestance ni de sa science des relations internationales. En octobre 2023, il est revenu au premier plan comme ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur, dans le gouvernement Beugré Mambé. Une consécration logique pour cet artisan de l’ombre, devenu visage de la diplomatie ivoirienne.
Son parcours est une fresque internationale, presque cinématographique. Né le 16 avril 1950 à Abengourou, Kacou Adom débute pourtant comme tant d’autres, par une maîtrise en anglais à l’université d’Abidjan. Mais rapidement, son profil se distingue. Il intègre l’École nationale d’administration (ENA), puis affine ses armes dans les plus prestigieuses institutions diplomatiques mondiales : Paris, Tokyo, Québec. Il apprend la diplomatie comme d’autres apprennent l’art : avec méthode, patience et une curiosité sans bornes. Stagiaire à l’ambassade de France à Canberra, à l’OCDE ou encore à l’UNESCO, il s’immerge dans les cercles où se trament les grandes lignes de la diplomatie mondiale.
La carrière de Kacou Adom, commencée en 1977 comme premier conseiller à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Tokyo, est une succession de postes aussi stratégiques que symboliques. Il gère le personnel du ministère des Affaires étrangères, inspecte les postes diplomatiques, dirige le cabinet du ministère de l’Enseignement primaire, puis devient ambassadeur en Israël et en Turquie, bien avant que ces affectations ne soient anodines. À Berlin, en poste dès 2008, il représente son pays auprès de cinq États européens, tout en consolidant une réputation de diplomate méticuleux, trilingue et à l’écoute.
Mais c’est à l’ONU qu’il se hisse dans les hautes sphères. Représentant permanent en 2018, vice-président de la 76e Assemblée générale en 2021, il incarne une Côte d’Ivoire crédible, stable, et à l’écoute des enjeux mondiaux. Fin connaisseur des arcanes des Nations unies, il s’y illustre par sa discrétion et son efficacité, deux qualités devenues sa signature.
Son retour au ministère des Affaires étrangères, cette fois comme titulaire, s’inscrit dans une continuité logique. Après avoir été ministre délégué, il succède en 2023 à Kandia Camara pour prendre les commandes d’un portefeuille capital, à l’heure où la Côte d’Ivoire ambitionne un rayonnement régional et continental plus affirmé.
Polyglotte — il parle couramment le français, l’anglais, l’espagnol et le japonais —, Kacou Adom incarne une diplomatie résolument moderne, multiculturelle et stratégique. Il n’élève jamais la voix, mais ses mots résonnent loin. Il ne court pas après les projecteurs, mais son ombre plane souvent là où se prennent les grandes décisions.
Dans une époque où les relations internationales sont en perpétuelle recomposition, la Côte d’Ivoire peut compter sur un homme dont le passeport diplomatique est usé par les années, mais dont la vision reste intacte. Kacou Adom, c’est l’élégance tranquille d’un diplomate de classe mondiale, au service d’une nation en mouvement.