Monsieur le Directeur Général, pouvez-vous vous présenter aux lecteurs du PME PMI magazine et aux sociétaires.
Je suis M. SAVANE ISSIAKA, Directeur Général de l’UNACOOPEC-CI, j’ai commencé au bas de l’échelle comme Agent Promoteur, Contrôleur, Formateur, Chargé d’étude, ensuite comme Gérant d’une COOPEC, puis Directeur Régional, Directeur Central et enfin comme Directeur Général. Je suis Cadre Financier et Expert en Banques et Microfinance – Micro assurance
– Si l’on vous demandait de présenter succinctement l’UNACOOPEC-CI que diriez-vous?
– A votre prise de fonction, quel était l’état des lieux?
Les différentes missions d’inspection effectuées dans le Réseau par la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP), ou de manière conjointe avec la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ont permis de relever des dysfonctionnements significatifs tant au niveau du Réseau qu’à celui de la Faitière. La structure financière était non seulement extrêmement déséquilibrée avec des fonds propres négatifs, rendant périlleuse la pérennité de l’institution, mais également l’autosuffisance opérationnelle ne laissaient entrevoir aucune amélioration à court ou moyen termes. C’est ainsi qu’afin de relever le défi de la restructuration de l’institution et en améliorer la gouvernance, un cahier de charges a été adressé à le Directeur Général qui en assume la responsabilité.
– Quel bilan faîtes-vous de votre gestion depuis votre arrivé à la tête de l’UNACOOPEC-CI ?
L’Administrateur Provisoire, à travers quatre (4) grandes missions qui lui sont assignés, à savoir : le rétablissement de l’équilibre financier, la mise en conformité de l’institution, l’amélioration du système d’information de gestion et de contrôle interne et la réorganisation structurelle de l’UNACOOPEC CI, a réussi une nette amélioration de la trésorerie, et un nombre de plus en plus important de COOPEC affichent des résultats excédentaires.
– Quelles sont les grandes innovations apportées par l’UNACOOPEC-CI ces dernières années (2013 – 2018) ?
La mise en œuvre d’un plan de redressement et de restructuration de réseau comme l’UNACOOPEC-CI ,constitue une opération délicate à entreprendre. De nombreuses contraintes, tant internes qu’externes, influencent sa mise en place.
Pour réussir, le plan de redressement doit répondre à un certain nombre de critères :
- la cohérenceavec le diagnostic réalisé en apportant des solutions aux carences et dysfonctionnements constatés,
- la faisabilitéau regard de la disponibilité des moyens financiers nécessaires à sa réalisation, et l’adhésion de l’ensemble des partenaires de l’entreprise, notamment le personnel e les élus au projet de redressement.
- la planification, car les mesures de redressement doivent être hiérarchisées par ordre d’urgence et d’importance. Un planning doit être conçu à cet effet pour le lancement et l’achèvement des différentes actions.
- la durabilité. En effet le redressement d’une institution est une opération délicate qui exige d’être durable.
Dans ce contexte, il apparaît nécessaire de disposer d’outils qui serviront à identifier les besoins et les ressources financière prévisionnels. Il est important de préciser que chaque institution en difficultés est un cas unique et doit être traitée en conséquence. Il n’y a pas une potion magique qui correspond à toutes les institutions en difficultés. La thérapie doit être adaptée. Tels sont les défis majeurs qui s’imposent à nous. Et nous pensons pouvoir y arriver au terme de notre mission
– Quelles sont les grandes lignes d’actions pour les années à venir?
Le rétablissement de façon durable de l’équilibre financier, et la reconfiguration du Réseau COOPEC pour lui permettre d’améliorer ses performances, garder la confiance de ses sociétaires et contribuer plus efficacement à l’inclusion financière en Côte d’Ivoire.
– Monsieur le Directeur Général, les sociétaires se plaignent pour la mauvaise gestion des présidents des COOPECque comptez-vous faire pour remédier à cette mauvaise gestion, et réduire leur pouvoir?
La réorganisation en cours va permettre de résoudre les difficultés rencontrées dans la gestion des COOPEC. Toutefois cela se fera dans le cadre d’une stratégie visant à améliorer la proximité avec le sociétaire en général, tout en permettant une gestion optimale du Réseau par la supervision des nouveaux ensembles par des acteurs plus expérimentés et sur lesquels des efforts d’encadrement importants devront être requis.
– Monsieur le Directeur Général comment comptez-vous reformer les différentes assemblées pour qu’ils aient des élections crédibles des présidents de nos agences COOPEC?
Le schéma de reconfiguration en cours induit l’adoption de nouveaux textes qui organisent la gouvernance, définissent les critères d’éligibilité ainsi que les rôles et responsabilités et le mode de désignation des nouveaux dirigeants des COOPEC conformément aux dispositions légales et règlementaires en vigueur.
– Quelle est particularité de la COOPEC par rapport aux autres structures de micro-finances?
L’UNACOOPEC-CI se distingue des autres institutions de microfinance en cinq (5) points :
- L’UNACOOPEC-CI, est une institution à caractère mutualiste. Contrairement aux autres micros finances, le client – sociétaire de la COOPEC participe à la vie de sa COOPEC, aux travers des Assemblées Générales. Lesquelles assemblées lui donnent le pouvoir d’influencer les orientations générales de sa COOPEC, mais également d’élire ses dirigeants, notamment un Président du Conseil d’Administration qui sera son représentant au niveau du Réseau national.
- L’UNACOOPEC-CI, en cas d’excédent, ne distribue pas de Cependant, une partie de l’excédent réalisé peut être affecté à la réalisation d’œuvres sociales au bénéfice des membres après approbation de son assemblée générale.
- L’UNACOOPEC-CI par sa taille et sa portée œuvre véritablement à l’inclusion financière. En effet, nous sommes la seule Institution de microfinance qui a une couverture géographique aussi large et profonde du territoire ivoirien. C’est notre mission sociale qui nous vaut aujourd’hui d’accompagner des projets gouvernementaux tels que le Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI) initié par La Première Dame de Côte d’Ivoire, le projet d’autonomisation de la Femme du Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant et enfin le Fonds d’Aide aux Jeunes du Ministère de la Jeunesse.
- L’UNACOOPEC-CI, outre le fait qu’elle a le réseau le plus étendu (134 points de service) sur l’ensemble du territoire national, a un taux d’intérêt sur le crédit qui est l’un des plus bas sur le marché. Nous avons également une large gamme de produits qui couvre les produits d’épargne, de crédit, de micro-assurance et de monétique (cartes magnétique, transfert d’argent). Notre forte implantation nous permet d’être aujourd’hui la seule alternative financière dans certaines localités.
- L’UNACOOPEC-CI est la première institution de micro finance, en Côte d’Ivoire, certifiée ISO 9001 version 2008. Cette certification obtenue depuis trois ans maintenant, traduit notre engagement à mieux satisfaire nos clients-sociétaires.
– Monsieur le Directeur Général, quel est votre vision sur le vaste programme de microcrédit initié par la Première Dame, Madame Dominique OUATTARA (FAFCI)?
Les objectifs de promotion du genre prônés par la PREMIERE DAME à travers le Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire ( FAFCI), est de permettre à celles-ci d’accéder à des ressources financières ,en vue de créer ou de renforcer des activités génératrices de revenus d’une part, et d’autre part de les former et les sensibiliser sur la gestion saine de leurs activités pour leur autonomisation pleine, dans une Côte d’Ivoire en pleine croissance. C’est aussi de mettre en œuvre la promesse faite par le Président de la République de porter assistance aux femmes de Côte d’Ivoire au cours de son mandat.
– Quels sont vos efforts pour satisfaire les besoins des sociétaires?
La COOPEC jouit d’une assez bonne image auprès de ses sociétaires. En termes de facteurs influençant la satisfaction globale, nous pouvons noter la gamme diversifiée de ses produits d’épargne,de crédit et de micro-assurance, l’accueil en agence et sans omettre aussi les aspects liés à l’accueil téléphonique. Cependant, des améliorations sont attendues principalement au niveau de la prise en charge du sociétaire, de la communication institutionnelle, de l’innovation des produits et services et de la performance de la COOPEC en général.
– Quel est votre message à l’endroit de vos partenaires, sociétaires et la population?
L’UNACOOPEC-CI depuis la prise de notre fonction, L’Institution a résolu ses difficultés de trésorerie et ses résultats sont en amélioration constante.
Après la phase de stabilisation de l’Institution, il nous faut passer à la seconde phase qui est celle de la relance et de la pérennité.
Nous tenons à remercier la population ivoirienne en général, nos partenaires et nos clients-sociétaires qui continuent de nous faire confiance. Nous prenons l’engagement de toujours faire un peu plus pour le bonheur de nos populations
Interview réalisée par PMEPMI Magazine
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