Pour rattraper le retard en matière de financement du secteur, 24 millions d’hectares ont été mis à disposition d’investisseurs privés. Riz, café, hévéa, ils peuvent tout produire !
Pour assurer un développement équilibré et global du secteur agricole, le gouvernement a élaboré le Programme national d’investissement agricole (PNIA) pour la période 2012-2016. D’un coût estimé à 2 000 milliards de F CFA (environ 3 milliards d’euros), ce plan a pour ambition majeure de rattraper le retard accumulé ces dix dernières années en matière de financement.
Investisseurs privés
« Le PNIA permettra de créer 2,4 millions d’emplois et de sortir définitivement 6 millions de personnes de la faim et de la pauvreté », explique Mamadou Sangafowa Coulibaly, le ministre de l’Agriculture. Pour trouver les fonds nécessaires qui permettront à son secteur agricole d’atteindre 9 % de croissance par an, l’État compte s’appuyer sur les investisseurs privés. Pour cela, il prévoit de mettre à disposition des grands groupes internationaux quelque 24 millions d’hectares de terres arables.
Sur les onze projets planifiés, sept sont déjà en phase d’exécution notamment dans les filières du riz, de l’anacarde, du palmier à huile, de la banane dessert, du café et du cacao. Tout au long de l’année 2013, les responsables des grandes compagnies agro-industrielles ont fait des séjours réguliers en Côte d’Ivoire pour convaincre les pouvoirs publics de la nécessité de financer leurs projets. Des multinationales, comme le groupe Louis Dreyfus, Novel Côte d’Ivoire et Export Trading Group, se sont positionnées sur la filière riz. Dans ce secteur, la Côte d’Ivoire a produit 1 million de tonnes en 2013 et compte tripler ses volumes d’ici à 2016 grâce à des investissements massifs.
Verger
Dans les filières du café, du cacao, du palmier à huile et de l’hévéa, Nestlé, Olam, Cargill ou encore Cémoi développent de nombreux projets à travers le pays. Abidjan cherche à retrouver sa place de premier producteur africain de café, qu’il a perdue depuis plus de dix ans, et espère multiplier par trois ses volumes dans les deux prochaines années après avoir produit 100 000 tonnes en 2013. Le pays cherche également à consolider sa place de leader mondial dans le cacao. Dans ces deux secteurs, le groupe Nestlé prévoit d’investir 35 milliards de F CFA d’ici à 2020 dans le renouvellement des vergers, afin de mieux sécuriser ses approvisionnements. Jusqu’à aujourd’hui, c’est près de 513 milliards de F CFA qui ont déjà pu être récoltés pour financer le PNIA.
Trois géants aux dents longues
17 février 2014 à 11h15
Par Baudelaire Mieu
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Pour rattraper le retard en matière de financement du secteur, 24 millions d’hectares ont été mis à disposition d’investisseurs privés. Riz, café, hévéa, ils peuvent tout produire !
Pour assurer un développement équilibré et global du secteur agricole, le gouvernement a élaboré le Programme national d’investissement agricole (PNIA) pour la période 2012-2016. D’un coût estimé à 2 000 milliards de F CFA (environ 3 milliards d’euros), ce plan a pour ambition majeure de rattraper le retard accumulé ces dix dernières années en matière de financement.
Investisseurs privés
« Le PNIA permettra de créer 2,4 millions d’emplois et de sortir définitivement 6 millions de personnes de la faim et de la pauvreté », explique Mamadou Sangafowa Coulibaly, le ministre de l’Agriculture. Pour trouver les fonds nécessaires qui permettront à son secteur agricole d’atteindre 9 % de croissance par an, l’État compte s’appuyer sur les investisseurs privés. Pour cela, il prévoit de mettre à disposition des grands groupes internationaux quelque 24 millions d’hectares de terres arables.
Pour en savoir plus sur le PNIA :
Côte d’Ivoire : quatre milliards de dollars pour l’agriculture
Gestion des terres agricoles en Afrique :
Accaparement des terres : les pays du Golfe reculent
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L’Agra lance son premier rapport sur l’agriculture en Afrique
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Les dossiers de Jeune Afrique Économie :
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Sur les onze projets planifiés, sept sont déjà en phase d’exécution notamment dans les filières du riz, de l’anacarde, du palmier à huile, de la banane dessert, du café et du cacao. Tout au long de l’année 2013, les responsables des grandes compagnies agro-industrielles ont fait des séjours réguliers en Côte d’Ivoire pour convaincre les pouvoirs publics de la nécessité de financer leurs projets. Des multinationales, comme le groupe Louis Dreyfus, Novel Côte d’Ivoire et Export Trading Group, se sont positionnées sur la filière riz. Dans ce secteur, la Côte d’Ivoire a produit 1 million de tonnes en 2013 et compte tripler ses volumes d’ici à 2016 grâce à des investissements massifs.
Verger
Dans les filières du café, du cacao, du palmier à huile et de l’hévéa, Nestlé, Olam, Cargill ou encore Cémoi développent de nombreux projets à travers le pays. Abidjan cherche à retrouver sa place de premier producteur africain de café, qu’il a perdue depuis plus de dix ans, et espère multiplier par trois ses volumes dans les deux prochaines années après avoir produit 100 000 tonnes en 2013. Le pays cherche également à consolider sa place de leader mondial dans le cacao. Dans ces deux secteurs, le groupe Nestlé prévoit d’investir 35 milliards de F CFA d’ici à 2020 dans le renouvellement des vergers, afin de mieux sécuriser ses approvisionnements. Jusqu’à aujourd’hui, c’est près de 513 milliards de F CFA qui ont déjà pu être récoltés pour financer le PNIA.
Trois géants aux dents longues
Olam
Présent en Côte d’Ivoire depuis vingt ans, le groupe singapourien Olam est un acteur important dans les filières agricoles du pays. Son champ d’opération s’étend à plusieurs productions, comme le café-cacao, le palmier à huile, l’anacarde et le coton. En 2012, l’entreprise a inauguré dans la région de Bouaké la plus grande unité de transformation d’anacarde du continent, d’une capacité annuelle de 30 000 tonnes, pour un investissement de 17 milliards de F CFA (25,9 millions d’euros).
Dans le même temps, Olam a monté une usine de transformation de fèves de cacao de 30 milliards de F CFA à San Pedro. Dans les oléagineux, grâce à son partenariat capitalistique avec le groupe agro-industriel Sifca, il élabore également plusieurs projets dans l’huile de palme. Au cours de ces trois prochaines années, Olam prévoit d’investir plus de 100 milliards de F CFA en Côte d’Ivoire.
Cargill
Implanté dans le pays depuis la fin des années 1990, Cargill West Africa multiplie les projets dans la filière cacao. De 2011 à 2013, le géant américain, en partenariat avec l’Agence nationale de développement rural (Anader), a investi 1,8 milliard de F CFA dans la formation de 60 000 producteurs de cacao issus de 100 coopératives. Cargill prévoit également de distribuer plus de 600 000 plants de cacao à très fort rendement pour renouveler le verger ivoirien.
Leader incontesté dans le négoce du cacao, le groupe agro-industriel envisage par ailleurs d’investir dans l’huile de palme. Étalé sur cinq ans, son plan de développement, estimé à 200 milliards de F CFA, prévoit la création de plantations industrielles de palmiers à huile sur une superficie de 50 000 hectares, ainsi que l’implantation d’une usine de transformation. Mais les investissements, qui devaient être débloqués avant la fin de l’année 2012, tardent, notamment à cause de la mise à disposition des terres. Cargill ne désespère pas de pouvoir prochainement réaliser ce projet, qui pourrait créer 50 000 emplois.
Louis Dreyfus
Spécialisé dans le négoce du riz et dans les engrais depuis une cinquantaine d’années en Côte d’Ivoire, le groupe franco-suisse Louis Dreyfus Commodities (LDC) connaît très bien le contexte local. Le 31 janvier 2013, Margarita Louis-Dreyfus, la présidente du groupe, s’est déplacée à Abidjan pour signer avec le gouvernement ivoirien un accord prévoyant la création de rizicultures dans le nord du pays, dans les régions du Poro, du Tchogolo et de la Bagoué. Dans le cadre de cet accord, LDC s’est engagé à investir 30 milliards de F CFA dans la culture de riz.
Le document prévoit également la mise à disposition d’environ 100 000 à 200 000 hectares de terres irrigables pour la production de 300 000 tonnes de riz paddy. Un projet qui devrait bénéficier à 60 000 producteurs, encadrés par le négociant. Pourtant, depuis la conclusion de l’accord en 2013, le projet n’a toujours pas démarré, LDC restant dans l’attente de la finalisation des procédures administratives avec le gouvernement.
(avec jeunfeafrique)