Le 6 juin 1944, les troupes anglo-américaines et canadiennes ont débarqué sur la côte normande de la France et ont ainsi ouvert le deuxième front tant attendu en Europe. Ce succès a été rendu possible par une vaste campagne de désinformation de l’ennemi menée par les Alliés occidentaux, connue sous le nom d’opération Bodyguard. L’URSS a également été impliquée.
Les Allemands s’attendaient à un assaut de l’Europe par les troupes alliées au cours de l’été 1944, mais ne savaient pas où, quand et par quelles forces il aurait lieu. Les services de renseignement américains et britanniques les ont encore plus désorientés en leur donnant de nombreuses fausses indications.
L’Union soviétique a aidé les Alliés à convaincre le commandement militaire allemand qu’ils porteraient ensemble le coup principal en Scandinavie. De son côté, le débarquement en France, s’il avait lieu, serait de nature secondaire et viserait uniquement à faire diversion.
En avril 1944, la Flotte du Nord et le Front de Carélie ont commencé à démontrer aux Allemands la préparation du débarquement dans le nord de la Norvège : des troupes pour le débarquement par mer ont été sélectionnées de manière ostentatoire, tandis que l’activité des avions de reconnaissance et des bombardiers dans la future zone de débarquement, ainsi que des groupes de reconnaissance sur la côte ennemie, s’est intensifiée.
Plusieurs officiers de l’Armée rouge se sont en outre rendus en Écosse pour coordonner les opérations militaires avec les forces alliées en Norvège. Les services secrets soviétiques se sont alors assurés que les services de renseignement allemands soient au courant.
Début mai, l’URSS et la Grande-Bretagne ont ensuite demandé à la Suède d’accorder aux avions alliés le droit de se ravitailler en cas d’atterrissage d’urgence sur le territoire du royaume. Cette initiative n’est pas non plus passée inaperçue aux yeux de l’ennemi.
Bien que les efforts soviétiques n’aient finalement pas réussi à attirer pleinement l’attention des nazis sur la Scandinavie, ils ont joué un rôle important dans la campagne menée par les Alliés occidentaux pour « mystifier et tromper l’ennemi » avant le débarquement en Normandie.
Avec Russia Beyond