Plusieurs facteurs concourent à la dégradation des infrastructures routières en Côte d’Ivoire. Au nombre desquels figure le trafic non contrôlé des véhicules lourds. En effet, du 1er janvier 2015 au 30 septembre 2016, ce sont 786 975 camions qui ont fait l’objet de contrôle de la surcharge routière. Pour cette année sur 401 328 camions pesés, 207 813 ont été détectés surchargés, soit 51,8%.
Ces informations ont été communiquées le jeudi 10 novembre dernier, lors de l’inauguration du siège de la société Afrique Pesage à Cocody sainte- marie. Ont assisté à cette cérémonie, Amadou Gon Coulibaly, ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la république et Jeannot Ahoussou Kouadio, ministre d’Etat, auprès du président de la république , chargé des relations avec les institutions et du dialogue politique.
Dans son intervention, Fofana syhindou, Dg du Fonds d’entretien routier (Fer), a encore interpellé les usagers de la route sur l’extrême surcharge des camions. Car, note-t-il, une route de 20 ans, par exemple, est dégradée en 5 ans s’il elle est constamment surchargée. D’où la nécessité de la mise en œuvre du contrôle du chargement à l’essieu.
Il a par ailleurs ajouté que l’amélioration du score des camions pesés au cours de l’année 2016 est la résultante des actions de sensibilisation menées par cette structure auprès des syndicats de transporteurs et les contrôles de dissuasion menée par la brigade d’Afrique pesage S.A aux stations de pesages d’Allokoi, Anyama, Bonoua, Divo, Ouangolo, et yamoussoukro. Ces opérations ont couté plus 102 milliards de Fcfa à l’Etat de Côte d’Ivoire et ont fait du Fer, le fonds d’entretien routier le plus performant sur 38 pays d’Afrique. « Aujourd’hui, les routes de Côte d’Ivoire se portent bien. C’est pourquoi, le président de la république, Alassane Ouattara, veut investir plus 4000 milliards de Fcfa dans les infrastructures routières d’ici à 2020 », a-t-il révélé. Sur cette somme 500 milliards seront consacrés aux travaux du Grand Abidjan. Notamment, la construction du 4e pont, l’autoroute de contournement du grand Abidjan, et de nombreux échangeurs.
Pour Sylvestre Bailly, Dg de l’Afrique pesage, des technologies ont été proposées afin d’atténuer la dégradation des routes et la pression financière de l’Etat. Le contrôle de la surcharge routière est opérationnalisé par les pesées des poids lourds au niveau des stations de pesage afin d’appréhender les poids lourds en surcharge au poids de l’essieu. La référence pour la détermination de la surcharge est le poids total à charge ( Ptac) ou le poids total roulant autorisé (ptra) de l’Uemoa majoré d’une tolérance de 20% accordée dans le cadre de la sensibilisation contre la surcharge.
Après deux ans d’exercice, l’exploitation des stations de pesage a fait baisser l’incidence de la surcharge routière de 5,5% en général et la réduction de l’extrême surcharge de 3,6% en particulier. « Cependant, les efforts doivent être accentués au regard des niveaux élevés des coefficients d’agressivité moyen des chaussées. La répression de surcharge routière s’impose », préconise-t-il.
ALFRED KOUAME
CORRESPONDANT
Avec Fraternité matin