L’ancien aéroport d’Anfa, qui fut la première escale africaine de l’Aéropostale dans les années 20-30, entame sa nouvelle destinée. Une première tranche de 100 hectares de terrain est en train d’être finalisée.
Grand chamboulement à l’est de Casablanca : l’ancien aéroport d’Anfa, fermé depuis 2007, vit une transformation de grande ampleur. Sur une surface de 350 hectares, c’est un nouveau cœur de ville qui est en train de surgir, Casa Anfa, à la fois ensemble urbain et poumon vert de 100 hectares. Il s’agit de bâtir un lieu de vie pour 100 000 personnes qui seront rejoints en journée par le même nombre d’actifs, dans un vaste ensemble de quartiers multifonctionnels d’une surface de 4 300 000 m2 constructibles. Casa Anfa doit compter à terme 2 300 000 m2 de logements et 1 300 000 m2 de bureaux.
Première tranche
Cette année, la quasi-totalité des développeurs finalise les premières tranches de leurs travaux. Une liste fournie de groupes internationaux du bâtiment ont en effet investi les lieux, du Français Bouygues Immobilier au Belge Thomas&Piron, en passant par le maroco-saoudien Asma Invest et les groupes locaux Walili, CGI et Yasmine Immobiliers. D’ores et déjà, CGI et Bouygues Immobilier ont remis les clés des premiers logements.
C’est donc un premier cœur de Casa Anfa qui sera dévoilé cette année avec deux premiers quartiers résidentiels, Anfa Club et Anfa Cité de l’Air, accompagnés d’un parc de 18 hectares qui offrira un ensemble d’équipements tels un skate park, des aires de jeux thématiques, des parcours sportifs, des kiosque et restaurants. Une ancienne piste de décollage de l’ancien aéroport sera restaurée pour faire office de balade bordée de murs d’eau et de fontaines. Elle traversera toute la longueur du parc métropolitain qui doit s’étendre à terme sur 50 hectares.
Un cœur urbain vivant
Les infrastructures d’enseignement sont déjà présentes, puisque dès l’an dernier, l’Ecole Française Internationale (EFI) s’est installée dans la zone et il est prévu qu’un autre groupe scolaire, La Résidence, ouvre à la rentrée prochaine un établissement d’enseignement maternel et primaire. Il est aussi question de négociations avancées pour la mise en place d’un établissement d’enseignement supérieur. Côté santé, la construction d’une clinique a déjà reçu le feu vert et des discussions seraient en cours pour l’installation d’une deuxième structure.
Un appel d’offres a été lancé pour l’aménagement du «cœur urbain vivant» de la nouvelle cité. Ce serait un centre d’animation et de commerces de près de 42 000 m², à l’endroit de l’ancienne aérogare et de la première tour de contrôle de l’ancien aéroport d’Anfa. Ces deux bâtiments anciens seraient conservés et intégrés au nouveau centre. Le centre d’animation comportera aussi une composante dédiée aux loisirs (cinéma, bowling, patinoire, fitness…) ainsi qu’un hypermarché d’une superficie d’environ 5 000 m2. Il sera également doté d’un parking en sous-sol d’une capacité minimale de 800 places.
Un futur hub de la finance
Mais, ce que les développeurs regardent avec le plus d’attention, c’est la partie de cette première tranche qui concerne le quartier d’affaires, et notamment le nouveau siège de Casa Finance City, la place financière de Casablanca. Un ensemble très ambitieux qui est en train d’accueillir ses premiers résidents dans une tour très convoitée, conçue par l’architecte américain Thom Mayne – prix Pritzker en 2005 – et affichant des normes de haute qualité environnementale. 80 % de ses 20 000 m2 de bureaux disponibles ont déjà été réservés.
Il n’en va pas de même du reste du quartier d’affaires, dont le développement semble plus poussif. Si plusieurs institutions financières comme Attijariwafa bank, Banque Populaire et CIMR ont lancé il y a peu leurs chantiers de construction, la banque marocaine BMCE Bank of Africa a finalement délaissé son projet de tour pour installer son siège à Rabat. Du coup, le quartier d’affaires est encore loin d’avoir fait le plein.
Alors que des travaux de viabilisation de la deuxième tranche sont en train de débuter, l’Agence d’Urbanisation et de développement d’Anfa a lancé de nouveaux appels d’offres pour la réalisation des programmes résidentiels, d’immobiliers de bureaux et hôteliers.
Le site compte sur son accessibilité pour réussir à faire basculer Casablanca vers l’est : l’aménagement de nouvelles voies de circulation ainsi que la desserte du quartier au moyen de transports collectifs devraient faciliter la commercialisation des lots résidentiels. Une première ligne de tramway, mise en service en 2012, traverse déjà le projet et une ligne de RER devrait bientôt voir le jour, avec plusieurs stations implantées à Casa Anfa.
Avec : voyages-d-affaires