Les résultats du mois de juillet indiquent un fléchissement de la demande qui correspond bien au ralentissement économique et aux incertitudes politiques dans le monde.
Selon l’association des aéroports ACI, la croissance totale du nombre de passagers s’est élevée à 2,2% en juillet en Europe, marquant la hausse la plus faible du trafic depuis le début de l’année. En juin, le trafic avait encore augmenté de 4,7%. Indicateur encore plus révélateur de l’activité économique, le trafic fret a de nouveau baissé de 2,3% en juillet, marquant du coup son neuvième mois consécutif de déclin.
Pour Olivier Jankovec, Directeur Général de l’ACI Europe, il existe des facteurs multiples pour expliquer cette baisse. Non seulement la conjoncture économique et politique s’est assombrie, mais l’ACI relève des faiblesses structurelles dans le système de gestion du trafic aérien sur le continent et évoque l’immobilisation des avions Boeing 737MAX – qui se traduit par l’annulation de vols chez de nombreux transporteurs – ainsi que des retards de livraison d’appareils.
« Le fait que le ralentissement affecte plus particulièrement le trafic domestique des différents Etats européens (-1,5%) indiquerait l’émergence d’un changement d’attitude des passagers envers le transport aérien lié aux risques climatiques », estime encore Olivier Jankovec.
Les plus fortes croissances de trafic passagers en Europe ont été enregistrées en Autriche, en Lettonie, au Portugal et en Finlande tandis que la Bulgarie, la Slovaquie, la Suède ou la Lituanie ont enregistré les plus fortes baisses de trafic. Les principaux marchés européens tels que l’Allemagne, le Royaume-Uni ou les Pays-Bas ont pour leur part connu une croissance atone ou une stagnation de leur trafic.
Résultats satisfaisants en France
La France fait plutôt bonne figure avec une hausse du trafic de 3,2% en juillet sur l’ensemble de ses aéroports, le trafic domestique marquant pourtant le pas avec une timide hausse de 0,3%. Les lignes Paris-régions affichent d’ailleurs une baisse de 2,1%, confirmant l’analyse du directeur de l’ACI Europe.
Les aéroports les plus dynamiques en juillet ont été ceux de Vienne, Riga, Milan-Malpensa, Lisbonne et Madrid. Tous ces aéroports ont enregistré des taux de croissance passagers compris entre 7% et 16%. Hors de l’UE, c’est l’Islande qui a connu la plus forte chute de trafic, en recul de près de 30%, conséquente a la faillite de la low-cost long-courrier Wow Air.
Finalement, Paris ne s’en sort pas si mal. Le trafic passagers à Paris-CDG a même enregistré la plus forte croissance des cinq plus gros hubs d’Europe. Il était en juillet en hausse de 3,8% loin devant Francfort (+0.9%), Amsterdam (-0.7%), Londres-Heathrow (-0.8%) et Istanbul (-2.1%).
Parmi les aéroports de l’Hexagone affichant d’excellents résultats, l’ACI Europe constate que le trafic passagers à Nantes est en hausse de 16.4% tandis que Bordeaux progressait de 13.4%. Marseille et Lyon affichent aussi de bonnes performances avec des hausses respectives de leur trafic passagers en juillet de 8,7% et 7,5%. En revanche, Toulouse connaît un mois médiocre avec une baisse de trafic de 3,5% tout comme Orly qui s’affiche en recul de 4,2% en juillet. De janvier à juillet, Toulouse est en stagnation avec un trafic passagers en recul de 0,1% tandis qu’Orly marque une baisse de 0,8%.
Avec : voyages-d-affaires