En Allemagne, pour faire face à la crise, les hôteliers se sont mis à proposer leurs chambres en guise de bureaux où télétravailler au calme. Une offre qui pourrait bientôt se développer en France.
A sa réouverture le 1er juillet prochain, le 25Hours Paris Terminus Nord proposera en France un concept déjà proposé outre-Rhin par les hôtels de l’enseigne allemande, qui compte Accor parmi ses actionnaires. L’établissement situé juste en face de la gare parisienne offrira en effet la possibilité d’utiliser ses chambres en tant que bureaux. Wi-Fi, machine Nespresso, enceinte Bluetooth, vélo Schindelhauer à disposition, animaux de compagnie bienvenus : entre 9h et 18h, les cadres nomades peuvent profiter du confort d’une chambre double pour 50 euros la journée et 200 euros du lundi au vendredi.
Cette idée de « home office » à l’hôtel est apparue en Allemagne début avril, au plus fort de la pandémie. En réponse à la chute brutale de la fréquentation, de nombreux établissements se sont mis à proposer une solution alternative pour télétravailler tranquillement, sans risque d’être dérangé par les bruits du voisinage ou de voir ses enfants débouler en pleine visioconférence.
Entre autres, le Mercure Berlin Zentrum, l’Indigo Hotel Alexanderplatz, l’InterContinental, le Vienna House Andel’s se sont tous reconvertis en bureaux de fortune pour les professionnels confinés en mal d’espace et de calme. De la même manière, à Amsterdam, la résidence long-séjour Zoku, qui a gardé portes ouvertes, a transformé ses appartements en Private WorkLofts.
Plusieurs groupes hôteliers ont généralisé cette offre comme 25 Hours ou encore pentahotels. Son offre « Finally Silence », déclinée dans les établissements de la marque en Europe, notamment à Paris CDG, se compose d’une chambre Penta avec un grand bureau de travail, d’une connexion WIFI, d’un écran en plus d’un coin business entièrement équipé avec imprimante, scanner, télécopieur et photocopieur. Le tout à 49 euros par jour – et à partir de 199 euros la semaine – , incluant fruits frais, jus, eau minérale ainsi qu’une sélection de café et de thé.
Les hôtels cherchant à multiplier les sources de revenus pour faire face à la crise, ce concept de « home office away from home » pourrait-il faire florès ? Récemment interrogé par Voyages d’Affaires , Stéphane Bensimon, PDG des espaces de coworking Wojo, expliquait réfléchir à une offre de ce type avec son co-actionnaire Accor. Franck Gervais, CEO d’Accor Europe, en confirme également l’idée dans une récente interview : « On peut très bien imaginer demain des contrats corpo intégrant des nuitées, des séminaires et un certain nombre de chambres où les salariés auraient la possibilité de passer quelques heures ou une journée, avec en plus un petit-déjeuner ou un lunch, un WiFi de qualité, du confort, du service, le respect des normes sanitaires. »
Pour aider les entreprises locales n’étant pas en mesure d’accueillir l’ensemble de leurs salariés en raison des mesures sanitaires, les aparthotels Adagio – dont Accor est aussi co-actionnaire avec Pierre&Vacances – leur proposent gratuitement des appartements tout équipés avec WIFI haut débit, dans le respect des normes sanitaires actuelles. « A l’heure du déconfinement, et dans le but d’accompagner la reprise économique, c’est tout naturellement que nous avons souhaité mettre à disposition des espaces de travail au sein de nos appartements », déclare Karim Malak, directeur général d’Adagio.
Alors que ces offres ont une dominante éminemment business, le groupe Barrière donne à l’idée une teinte « bleisure » avec ses « escapades télétravail ». Lancées à Deauville, La Baule et Dinard, cette offre se compose d’une chambre, d’une pièce pour travailler, de deux petits-déjeuners et pauses gourmandes à partir de 214 euros la nuit. Ou comment joindre l’utile à l’agréable.
Avec : voyages-d-affaires