En définitive, c’est Jean-Marc Anga, l’actuel directeur exécutif de l’Organisation internationale du cacao (ICCO), qui est reconduit dans ses fonctions durant deux ans (lire nos informations(link is external)). Ces deux prochaines années qui seront capitales pour l’organisation qui est en train de déménager de Londres à Abidjan. Une opération lourde mais aussi particulièrement symbolique, avec des défis majeurs.
“La priorité que j’ai actuellement est de réussir la délocalisation“, explique Jean-Marc Anga à CommodAfrica.“Les défis sont à plusieurs niveaux : après 43 ans à Londres, nous allons maintenant à Abidjan. Après 43 ans dans un pays consommateur, nous allons maintenant dans un pays producteur. Nous partons avec un nouvel esprit mais nous perdons de notre capacité opérationnelle parce qu’un certain nombre du personnel ne délocalisent pas compte tenu de la nouveauté que représente Abidjan pour eux. Le défi consiste à continuer de maintenir l’ICCO comme une organisation véritablement mondiale à laquelle tous les pays membres sont attachés et participent aux travaux.“
Des candidatures d’un calibre très appréciable
Question logistique, qui revêt une “dimension colossale“, la “délocalisation” est en cours tant au plan humain que matériel. L’objectif est que l’organisation soit opérationnelle, matériellement, “aux premiers jours ouvrables de janvier 2017“, précise le directeur exécutif. Quant au plein fonctionnement en terme de personnes, cela prendra un peu plus de temps car la barre est placée haut.
“Nous avons déjà lancé des avis de vacances de postes au niveau international et nous recevons déjà des candidatures d’un calibre très appréciable“, précise Jean-Marc Anga qui se donne le temps, le temps de son mandat -“quelques mois ou un an ou deux“- pour établir, reconstituer, “une organisation qui a le même rayonnement qu’il a aujourd’hui à Londres.”
De 18 personnes à Londres, l’ICCO, à terme, devrait compter 22 personnes à Abidjan.
Les producteurs sous l’angle de la proximité
Déménager en Côte d’Ivoire, en Afrique de l’Ouest, au cœur de la ceinture cacaoyère mondiale, implique pour l’Organisation d’être beaucoup plus focalisée sur les besoins et les défis des pays producteurs, mais de s’attaquer à leurs problèmes “sous un autre angle, c’est-à-dire étant assis au milieu de ces pays, et être confronté à la réalité quotidienne des producteurs“. Mais, précise d’emblée Jean-Marc Anga, pas seulement ceux de Côte d’Ivoire, mais de toute la sous-région, d’Amérique latine, d’Asie et ce, tout en gardant le contact avec les pays consommateurs et tout en renforçant les relations avec l’industrie et les associations.
S’agissant des pays producteurs, notamment d’Afrique, Jean-Marc Anga ne démord pas de ses objectifs : “aider les pays producteurs à prendre une place de plus en plus conséquente dans la chaine de valeur notamment en terme de valeur ajoutée“. Si, comme on peut le constater au Salon du Chocolat à Paris qui vient de fermer ses portes (lire nos informations), “les pays d’Amérique latine ont une longueur d’avance à ce niveau, les pays d’Afrique et d’Asie ne sont pas très loin“, constate-t-il, confiant, soulignant la “nouvelle dynamique” qui anime les pays producteurs.
Et le directeur exécutif d’esquisser ce qui pourrait être l’un de ses prochains chevaux de bataille : la promotion de la consommation au niveau régional et non seulement national. “Les politiques en faveur de la consommation revêtent beaucoup plus une dimension régionale. Si vous prenez l’Afrique de l’Ouest, la Cedeao, c’est 300 millions d’habitants, ce qui est non négligeable quand une politique de promotion de la consommation se met en place. C’est différent d’un pays comme l’Indonésie où on compte plus de 250 millions d’habitants, ce qui représente l’un des marchés consommateurs importants.”
Avec commodafrica