Là où certains emploieraient le mot de “revanche”, les habitants de Rotterdam préfèrent parler de “renaissance”. Au fond, peu importe. Rasée par les bombardements de 1940, sa reconstruction a offert un vaste terrain de jeux aux architectes du monde entier, érigeant la métropole en place forte du design. Ce qui peut susciter un certain étonnement, car le plus grand port d’Europe n’a pas toujours eu bonne presse. “Un port du Nord ça plaît, surtout quand on y est pas”, ironisait d’ailleurs Léo Ferré à la fin des années 60 en chantant Rotterdam…
Depuis, la ville hollandaise a fait de ses scories des forces et s’affiche aujourd’hui à la une des magazines touristiques, auréolée du statut envié de dernière destination trendy. Peu à peu, son port, le premier en Europe et le neuvième au monde, s’est déplacé vers l’Ouest, offrant de nouvelles friches industrielles à cette constante renaissance. Ses anciens entrepôts ont été convertis en spots hip et underground. La ville a pris de la hauteur et, du haut de sa skyline, affiche fièrement son surnom de “Manhattan-sur-Meuse”. Aujourd’hui encore, cette métamorphose se poursuit dans un tissu urbain suffisamment lâche pour laisser s’exprimer l’imagination et l’audace. C’est ainsi qu’émergent de nouveaux pôles business, secondant le quartier d’affaires “historique” de la gare centrale. La population locale s’habitue désormais à voir défiler des touristes, une denrée rare il y a encore dix ans, quand le passage par Rotterdam était exclusivement motivé par le business. La métropole profite même du soutien d’Amsterdam qui, saturée de vacanciers, se surprend depuis peu à vanter les atouts de sa voisine et rivale pour se désengorger. Une aubaine pour cette nouvelle “place to be” dont la tradition d’ouverture sur l’international a façonné un sens aigu de l’accueil. “Welkom bij Rotterdam” !
S’Y RENDRE
Thalys assure 11 allers-retours quotidiens entre les gares de Paris Nord et Rotterdam Centraal. Pendant le trajet, d’une durée de 2h37, les voyageurs peuvent rester connectés quelle que soit leur classe de voyage. Depuis le printemps dernier, la compagnie a en effet généralisé l’accès au wi-fi gratuit et sécurisé à bord de ses trains, tout en élargissant la bande passante pour une connexion optimisée. Avant le départ, le nouveau salon Thalys Lounge&More accueille les voyageurs d’affaires à quelques pas de la gare du Nord. Accessible aux porteurs de la carte Thalys TheCard, le salon est doté d’une salle de réunions pour six personnes, disponible gratuitement sur réservation. À noter aussi que Thalys – et de nombreux trains Intercités – relie Rotterdam à l’aéroport international de Schiphol, le hub de Air France-KLM, en une vingtaine de minutes.
Tél. : +33 892 35 35 36 (0,34e/min, de 7h à 22h) Internet : www.thalys.com
Avant d’attirer un flux croissant de touristes, Rotterdam s’est d’abord attiré les faveurs des architectes. Les destructions de la Deuxième guerre mondiale ont laissé la place libre à des projets pour la plupart très osés, à l’image des Kijk-Kubus, des maisons cubiques inclinées à 45 degrés, ou du Luchtsingel, cette passerelle colorée financée par les habitants. Loin de s’essouffler, le dynamisme de la scène architecturale n’a jamais semblé si prolifique. En témoignent ces trois projets voisins : le complexe De Rotterdam signé Rem Koolhaas, la tour KPN pensée par Renzo Piano et bien sûr l’emblématique pont Erasme, aux allures de cygne et dessiné par Ben van Berkel. La nouvelle gare centrale, inaugurée en 2014, affirme aussi l’audace architecturale de “R’dam”, plongeant d’emblée le voyageur dans ce parcours au pays du design.