Le plan de soutien de 7 milliards d’euros garantis par l’Etat à Air France passera par des engagements forts, en particulier sur le plan environnemental. A commencer par la suppression des lignes aériennes quand l’alternative ferroviaire n’excède pas 2h30, sauf escales.
L’annonce d’un plan de soutien de 7 milliards d’euros pour Air France, officialisé le 24 avril, prévoyait des contreparties, et le volet environnemental était explicitement visé. Les propos tenus mercredi par Bruno Le Maire ont confirmé les exigences du créancier à l’égard de la compagnie, en soulignant que « ce soutien à Air France n’est pas un chèque en blanc ». Devant la commission des Affaires économiques de l’Assemblée – plus précisément en visioconférence -, le Ministre de l’Economie a clarifié ses exigences, avec des mesures concrètes. Parmi elles, une déclaration concernera tout particulièrement les voyageurs d’affaires : « Dès lors qu’il y a une alternative ferroviaire à des vols intérieurs avec une durée de moins de 2 heures 30, ces vols intérieurs devront être drastiquement réduits et, pour tout dire, limités simplement aux transferts vers un hub », selon Bruno Le Maire. En clair, les vols de point à point depuis entre Paris et des villes comme Lyon, Bordeaux, Nantes, ou Rennes ne pourraient plus avoir lieu. Seuls les voyageurs transitant par le hub parisien pour une destination plus lointaine pourraient alors avoir recours à ces liaisons.
Autre requête gouvernementale : une réduction drastique des émissions de CO2. Sur ce point, Air France avait annoncé le 26 avril son engagement : « réduire nos émissions de CO2 de 50% sur nos vols domestiques au départ d’Orly et de région à région à horizon 2024, dans le cadre de l’adaptation de notre réseau domestique ». La direction de la compagnie précisant au passage : « Notre mission est aussi d’assurer la continuité territoriale et de relier les territoires français à Paris et au Monde, en respectant nos engagements environnementaux, et lorsqu’il n’existe pas d’alternative efficace avec d’autres moyens de transport ».
Air France doit devenir la compagnie aérienne la plus respectueuse de l’environnement de la planète
Parmi les autres priorités – la compétitivité de la compagnie étant identifiée comme condition première au soutien de l’Etat – Le Ministre de l’Economie a également évoqué le recours aux biocarburants (2% d’ici 2025), et le renouvellement de la flotte long et moyen-courrier, Bruno Le Maire glissant au passage : « accessoirement, c’est aussi une condition de la survie d’Airbus ». Un message tout sauf anodin, alors que Boeing annonçait le jour même la suppression de 10% de ses effectifs… A terme, Bruno Le Maire a fixé le cap : « Air France doit devenir la compagnie aérienne la plus respectueuse de l’environnement de la planète ». Un objectif dont il fait même « la condition sine qua none de ma signature pour soutenir Air France ».
Une feuille de route dès l’été
On devrait bientôt y voir plus clair quant à l’impact de ces décisions sur le réseau de la compagnie. La direction d’Air France indique en effet : « Air France présentera à l’été une feuille de route pour son réseau domestique, tenant compte des enjeux environnementaux, mais aussi de la nécessité de redresser cette activité sur le plan économique alors qu’elle a enregistré 200M€ de pertes en 2019 ».
Avec : voyages-d-affaires