Les 13 millions d’utilisateurs de l’application vont bénéficier de l’arrivée de nouveaux acteurs de la mobilité pour concevoir voire réserver des trajets porte-à-porte. Les voyages du quotidien sont les premiers concernés avant une extension prévue aux trajets longue distance.
Est-ce vraiment un hasard, c’est le jour du vote à l’Assemblée nationale de la loi d’orientation des mobilités (LOM) que la SNCF a choisi de présenter l’Assistant SNCF sur lequel basculent les 13 millions d’utilisateurs de l’appli SNCF à compter du 19 juin. La nouvelle application « est conçue sur le principe de l’ouverture à tous les opérateurs et acteurs de la mobilité qui souhaitent développer des solutions partagées », a ainsi déclaré Guillaume Pepy, le président de la SNCF. Et d’ajouter : « cette appli est au service des voyageurs quel que soit leur mode de transport ». Se voulant national, l’outil permet ainsi de concevoir des itinéraires multimodaux entre 500 villes, de pouvoir réserver tout ou partie de ce trajet, de valider son voyage auprès des différents opérateurs et d’être tenu informé.
Priorité aux 90% des 5 millions de voyageurs de la vie quotidienne
S’attaquant pour commencer « aux voyages du quotidien », la première version de l’Assistant SNCF propose ainsi à la réservation le réseau Transilien en Île-de-France, l’offre des trains et cars TER en régions, les navettes Bus Direct reliant les aéroports parisiens au centre de la capitale, la coopérative parisienne Alpha Taxis, Karhoo (groupe Renault) qui agrège des flottes de taxis, VTC et chauffeurs indépendants. Sans oublier le réseau de la Compagnie des transports strasbourgeois qui utilise déjà la norme NFC pour la validation des titres de transport avec son smartphone. « L’offre longue distance de la SNCF sera proposée en direct dans une deuxième phase », assure Guillaume Pépy. En attendant, le voyageur qui verra s’afficher sur son écran les trains grandes lignes dans la construction de son itinéraire porte-à-porte sera basculé sur OUI.sncf pour réserver ce tronçon de son déplacement. « Il n’y aura pas de fusion des deux applications », a tenu à préciser le patron de la compagnie ferroviaire qui a souligné le succès de OUI.sncf avec 18 millions de téléchargements.
Plus d’acteurs de la mobilité d’ici fin 2019
Si la RATP fait à ce jour figure de grand absent de l’Assistant SNCF, des arrivées de poids sont attendues d’ici la fin de l’année avec Uber, BlablaLines, d’autres VTC (Marcel, Allocab…), les taxis et scooters électriques Felix-Citybird, le service de réservation de parking Onepark, des loueurs (dont sans doute Avis, partenaire historique de la SNCF). A terme des opérateurs de vélos et trottinettes électriques en libre service, des sociétés de cars longue distance – les fameux cars Macron – et des compagnies ferroviaires filiales ou non de la SNCF devraient également figurer sur la plate-forme. « Le modèle est neutre. Nous ne choisissons pas les concurrents ou non de la SNCF. Thello ou Flixtrain [la compagnie allemande venant de déposer 5 projets de dessertes en France dans le cadre de l’ouverture à la concurrence fin 2020] pourront demain aussi être présents sur l’Assistant ». De quoi faire augmenter le taux d’adoption de l’application qui sera le véritable juge de paix de son futur succès, ou de son échec.
Pour cela, l’appli devra aussi arriver à proposer une seule réservation et une facturation unique lors d’un trajet incluant plusieurs opérateurs de mobilités notamment si elle veut séduire les voyageurs d’affaires. « Il y aura plein d’autres versions au fil des retours clients, des avancées technologiques et de l’arrivée de nouveaux partenaires de mobilité », prévient d’ores et déjà Alexandre Viros, le directeur général d’e-Voyageurs SNCF, qui rappelle que 450 mises à jour par an étaient réalisées sur l’appli SNCF.
Avec : voyages-d-affaires.com