Surfant sur une attractivité qui dépasse les frontières, Nantes se dote de nouvelles zones dédiées aux entreprises. À l’image d’Euronantes, des quartiers d’affaires sortent de terre, abritant un écosystème de start-up particulièrement dynamique.
Reportage et photos Florian Guillemin.
L’an dernier, l’aéroport de Nantes Atlantique a enregistré la plus forte progression au niveau national du trafic passagers (+14,9%). D’ailleurs, depuis l’abandon du projet Notre-Dame des Landes, les compagnies aériennes de toute l’Europe se battent pour un bout de tarmac, un petit slot, sur la plate-forme nantaise. Cette nouvelle dimension internationale s’inscrit dans une dynamique de profonde transformation. Car, malgré le calme et la douceur de vivre qui règnent en ville, Nantes mène de front plusieurs projets urbains de grande ampleur.
Au Sud, l’Île de Nantes rayonne mondialement pour ses Machines, bestiaire mécanico-féérique qui attire la grande foule des touristes. Dans un tout autre registre, c’est là aussi que le nouveau palais de justice, dessiné par Jean Nouvel, a pris ses quartiers au début des années 2000. Plus récemment, l’île a vu le développement du Quartier de la création, Nantes imaginant la ville de demain à travers le programme “île de Nantes – expérimentations”.
Au Nord, c’est le projet “YelloPark” qui prévoit, outre la construction d’un nouveau stade, le développement d’un pôle urbain intégrant une composante business. Enfin, “last but not least”, le nouveau quartier d’affaires Euronantes prend forme derrière la gare. Il ne reste plus désormais qu’à insuffler une âme, une vie de quartier entre ces immeubles de bureaux encore trop studieux. Les professionnels qui y convergent commencent d’ailleurs à s’approprier la zone…
Autant dire que le secteur du BTP est en plein boom ! Mais il n’est pas le seul. À Nantes, on construit certes, mais on cogite aussi. Au fil des années, la ville s’est imposée comme pôle de tout premier plan pour l’innovation, une véritable destination start-up. La qualité de vie attire les investisseurs étrangers et, surtout, des talents du cru émergent chaque jour, perpétuant en quelque sorte la tradition créative, innovante, incarnée par un certain Jules Verne, né dans la Cité des ducs voilà 190 ans.
S’Y RENDREÀ l’instar de Bordeaux, mais avec quelques années d’avance, la métropole nantaise a profité de l’effet LGV : deux heures de train suffisent pour rallier la gare de Paris Montparnasse. Quant aux dessertes aériennes, elles n’ont jamais offert autant de possibilités aux voyageurs d’affaires. En témoignent le lancement en octobre d’un vol Nantes-Lyon, première liaison domestique proposée par Aigle Azur, ou encore l’installation d’une base d’easyJet au printemps prochain. Au total, Nantes Atlantique est relié à une vingtaine d’aéroports français et près de 70 plates-formes en Europe. Comme la dynamique actuelle donne des ailes aux responsables nantais, on évoque même, depuis peu, une ligne directe vers New York. D’autant que, depuis octobre, l’aéroport est classé dans la catégorie A, c’est à dire regroupant ceux “destinés aux services à grande distance assurés normalement en toutes circonstances”. |
Un Américain à Nantes“Pourquoi moi, startuper américain, je monte un accélérateur à Nantes” : à travers cette tribune publiée en 2017 sur sa page Linkedin, Rob Spiro déclare sa flamme à sa ville d’adoption. Pour le fondateur d’Imagination Machine, “Nantes est, étonnement, un excellent endroit pour les entreprises technologiques. (…) 20 000 personnes travaillent dans l’industrie de la technologie et il y a des écoles supérieures en ingénierie, en design et en commerce. C’est l’endroit idéal pour construire votre équipe.” Et Rob Spiro d’ajouter : “Nantes est une ville formidable pour les start-up, parce qu’elle est si normale. Si vous concevez quelque chose qui fonctionne à Nantes, cela fonctionnera dans des centaines de villes partout dans le monde. La même chose n’est pas vraie pour San Francisco, Londres ou Paris.” |
Avec : voyages-d-affaires.com