La compagnie aérienne Air Transat a reporté d’un mois son possible retour dans les airs, les vols étant désormais suspendus jusqu’à la fin juin en raison de la pandémie de Covid-19. Sa politique d’avoirs après annulation de vol ne plait toujours pas.
Clouée au sol depuis la mi-mars (hors vols de rapatriements) initialement jusqu’à la fin avril, la compagnie canadienne avait déjà reporté la reprise des opérations : mais au lieu du 31 mai espéré, « nous avons dû annoncer la suspension temporaire de nos vols jusqu’au 30 juin 2020 », indique désormais son site web. Air Transat précise à l’intention des passagers que « si vous n’avez pas été en mesure de voyager en raison de l’annulation de nos vols, nous vous remettrons un crédit pour un voyage futur que vous pourrez utiliser dans les 24 mois suivants votre date de retour initiale ».
Il s’agit de circonstances « tout à fait extraordinaires », alors que toutes les compagnies aériennes et de voyage ont été contraintes d’arrêter temporairement ou de réduire drastiquement leurs activités, à la suite du maintien des restrictions de voyage ainsi que de l’incertitude qui subsiste quant aux dates de réouverture des frontières, tant au Canada que dans les destinations desservies, souligne Air Transat.
« Dans une telle situation de force majeure, qui est bien au-delà de notre contrôle, nous estimons que le crédit valide 24 mois offre une solution acceptable, et nous sommes convaincus que nos clients pourront à nouveau voyager dans un proche avenir, une fois la crise derrière nous », précise la filiale du voyagiste Transat AT. L’ensemble des mesures commerciales proposées par Air Transat sont disponibles ici.
Remarquons qu’à l’instar de la France où UFC-Que Choisir a mis en demeure 57 compagnies aériennes qui ne proposent pas de remboursement immédiat des vols annulés, Option consommateurs a dénoncé publiquement cette pratique, qui va à l’encontre du Code civil du Québec ; l’organisation en appelle à une intervention des gouvernements provincial et fédéral.
Aux Etats-Unis aussi, le ministère des transports (DoT) a rappelé à l’ordre les compagnies aériennes après avoir reçu 25.000 plaintes en avril et mai au lieu de 1500 par mois en temps normal : il leur demande de « revoir leurs politiques de service à la clientèle et de veiller à ce qu’elles soient aussi souples et attentives que possible aux besoins des passagers confrontés à des difficultés financières pendant cette période ». Avant de rappeler qu’elles devaient proposer des remboursements, et pas seulement des avoirs, pour les vols « annulés ou considérablement modifiés ».