La mise en œuvre d’une agriculture climato-intelligente en Afrique est l’un des moyens les plus efficaces pour combattre le changement climatique. En effet, l’augmentation de l’utilisation de biointrants naturels apporterait non seulement des avantages majeurs sur le plan agricole mais contribuerait fortement à la lutte contre le réchauffement de la planète.
Ces biointrants naturels préservent et régénèrent les sols dont ils améliorent la fertilité et la santé tout en préservant la biodiversité. Ils améliorent la nutrition des plantes et renforcent leur protection en favorisant la matière organique et les micro-organismes à intérêt agricole.
Mais au-delà de leurs vertus agricoles, l’usage de ces biointrants permet :
- d’atténuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) en stockant du carbone dans les sols qui de ce fait ne sera pas émis dans l’atmosphère ;
- de s’adapter au changement climatique en adoptant des pratiques agricoles résilientes et durables tout en offrant des rendements plus élevés pour des produits agricoles de plus grande qualité ;
- de contribuer à la sécurité alimentaire par une production conséquente et durable de produits agricoles plus naturels
- d’améliorer les conditions de vie des agriculteurs (meilleurs rendements, préservation de la fertilité et donc du capital foncier, meilleure autonomie, meilleurs revenus et meilleure santé.
99% d’intrants chimiques
Malgré l’étendue de ces avantages, cette agriculture peine à conquérir le plus grand nombre. Le marché des biointrants naturels représente seulement 2 milliards d’Euros au niveau mondial contre 150 milliards d’Euros pour le conventionnel, soit à peine plus de 1% du marché des intrants agricoles. Si elle est nécessaire, la transition vers une agriculture climato-intelligente sera forcément progressive. Elle passera par la démocratisation et l’accélération de l’utilisation des intrants naturels et des pratiques agricoles durables
Le passage à une agriculture climato-intelligente nécessite la généralisation massive de l’utilisation des biointrants, en complément, ou en substitution aux intrants conventionnels. Il faut :
- compléter l’usage des engrais chimiques par les engrais naturels, les amendements et l’utilisation de produits biostimulants d’origine naturelle, afin de limiter l’impact environnemental des engrais chimiques et en valorisant les sources de matières organiques locales ;
- remplacer totalement les pesticides par des biopesticides pour permettre un contrôle des ravageurs et des maladies des plantes. Choisir des solutions efficaces et sans aucun impact ni sur l’environnement, ni sur la faune auxiliaire ou sur les populations.
Des mots aux actes
Décider cette transition et l’accélérer nécessite de travailler avec tous les acteurs de la chaîne de valeur : institutionnels, chercheurs et acteurs de la R&D, PME innovantes, financeurs, producteurs d’intrants, revendeurs-distributeurs d’intrants, agriculteurs, grande distribution et industriels de l’agro-alimentaire, consommateurs…
Pour ne pas perdre un temps précieux qui, de plus, nous est compté, il faut passer très vite des mots aux actes. La prochaine conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP22) aura lieu au Maroc, sur le continent africain.
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C’est l’occasion d’engager l’ensemble des parties prenantes du secteur agricole en Afrique sur la nécessité d’adopter des solutions climato-intelligentes concrètes qui permettront au continent d’atteindre la prospérité économique tout en préservant l’environnement.
Il s’agit aujourd’hui de rendre effectif, ensemble, l’avènement d’une agriculture performante, saine et durable et d’une vraie révolution verte pour tout le continent africain. Apportons, à travers la mise à disposition de biointrants, l’accompagnement technique et financier des agriculteurs, une réponse concrète à la réduction du bilan carbone par la préservation de la fertilité des sols, des ressources en eau et de la biodiversité.
avec jeuneAfrique