Par Koketso Lediga, directeur général, Infra-Afrika Advisory
Le pays a progressé dans la réalisation de la stabilité politique et l’amélioration de sa gouvernance pour ouvrir la voie à la croissance économique et au développement de l’énergie et des infrastructures
La République démocratique du Congo (RDC), le plus grand pays d’Afrique subsaharienne, est connue pour être un endroit difficile pour faire des affaires mais aussi un potentiel économique inexploité. Bien que le pays soit plongé dans un nuage sombre depuis des années, il a récemment procédé à son premier transfert de pouvoir démocratique depuis son indépendance de la Belgique en 1960. Et comme d’autres pays africains, la RDC est à la recherche d’une économie plus forte et plus prospère. Au FMI, l’économie du pays connaît une croissance de 4,3% en 2019; et rien n’indique que cela ne va pas s’améliorer à l’avenir.
Pour la RDC, la poursuite d’une économie florissante est tout à fait à portée de main compte tenu de sa richesse en ressources naturelles qui pourraient lui permettre de contribuer à la croissance économique de l’Afrique et à l’approvisionnement mondial en matières premières telles que le cuivre. Le nouveau gouvernement de la RDC semble s’être engagé à exploiter ces ressources naturelles, comme en témoignent les nombreuses réformes sectorielles déjà mises en œuvre. Les plus significatifs, à court et à long terme, sont le développement d’infrastructures d’investissement et les énergies renouvelables, les amendements à la législation sur les mines, le pétrole et le gaz, ainsi que sa participation à l’Initiative pour la transparence des industries extractives.
En ce qui concerne les infrastructures et l’énergie, la RDC a attiré l’attention de la communauté internationale avec le plus grand projet hydroélectrique proposé au monde, appelé projet Grand Inga. Un projet visant à générer environ 40 000 mégawatts d’énergie à partir d’eau provenant de l’embouchure du fleuve Congo. Cette quantité d’énergie peut répondre aux besoins d’une multitude de populations à l’intérieur et au-delà des frontières de la RDC. Bien que ce magnifique projet en six phases ne soit pas devenu réalité, le pays est en train de créer des synergies pour améliorer ses infrastructures et assurer un approvisionnement énergétique durable et stable à ses citoyens.
En mai 2019, le ministère de l’Énergie et des Ressources hydrauliques de la RDC et la multinationale des énergies propres, Hanergy Thin Film Power Group, ont signé un accord-cadre de partenariat stratégique pour une centrale solaire de 400MV. L’ajout de 400 MW sur le réseau contribuera grandement à réduire la pénurie d’électricité qui sévit dans certaines régions du pays. Le ministère a annoncé son engagement à atteindre l’objectif initial de 65% d’électrification du pays à l’horizon 2025. Cela contribuera bien sûr à la réalisation des objectifs de développement durable à l’horizon 2030 de l’accès universel à l’électricité.
La RDC devrait être applaudie pour avoir choisi de signer un accord-cadre qui permet de créer un environnement permettant aux parties d’identifier leurs objectifs commerciaux communs. Les avantages des accords-cadres ont été acceptés par un certain nombre d’avocats chevronnés. Duncan Wallace, membre du barreau britannique, estime que les accords-cadres peuvent être une motivation commerciale pour que les entrepreneurs se comportent de manière moins opportuniste lorsque des projets supplémentaires, tels que ceux découlant d’accords-cadres traditionnels, sont proposés.
En juillet 2019, les gouvernements de la RDC, du Burundi et du Rwanda ont signé un accord de projet pour la construction du projet hydroélectrique de Ruzizi III. La structure proposée «Construire, posséder, exploiter, transférer (BOOT)» est avantageuse pour tous les pays, car une grande partie du risque revient au concessionnaire et minimise les coûts et la dette publics liés au développement des infrastructures et de l’énergie. En outre, ce partenariat public-privé, s’il est exécuté avec succès, améliorera sans aucun doute la vie de millions de personnes dans les trois pays.
Outre les développements dans le domaine des énergies renouvelables, le pays a progressé dans le secteur des infrastructures, avec la nouvelle route de 34 km reliant directement le projet de cuivre Kamoa-Kakula, un projet minier en RDC et l’aéroport de Kolwezi en Zambie. . Le projet achevé permettra la libre circulation des échanges commerciaux entre les deux pays, car il servira à importer du matériel minier et des matériaux de construction, ainsi qu’à transporter des concentrés de cuivre. Compte tenu du lancement par l’Union africaine de la «phase opérationnelle» de la zone de libre-échange continentale africaine, les avantages économiques de ce corridor sont infinis.
Bien que la RDC occupe la 184e place (sur 190) dans le rapport Doing Business 2019 de la Banque mondiale, le pays a beaucoup progressé dans la recherche de la stabilité politique et l’amélioration de sa gouvernance pour ouvrir la voie à la croissance économique et au développement énergétique et infrastructurel. Et par conséquent, créer un environnement propice aux investissements directs étrangers.
avec : africabusiness