La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) devrait enregistrer une croissance très faible de 1,7% en 2016, a annoncé mercredi la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), basée à Yaoundé.
Sous les effets combinés de l’insécurité due principalement aux attaques de Boko Haram au Cameroun et au Tchad avec la crise centrafricaine, puis de la chute des cours du pétrole et d’autres matières premières, la zone CEMAC peine à redonner du souffle à sa croissance, a constaté le comité de politique monétaire de la BEAC, réuni en sa troisième session annuelle.
Selon Lucas Abaga Nchama, le gouverneur de cette banque centrale, “cela fait que la décélération de notre croissance se poursuit. Nous avions envisagé au préalable un taux de croissance de 1,8%. Mais je crois que compte tenu de l’évolution de notre secteur d’activité économique, cette prévision soit revue à la baisse encore”.
La BEAC avait même prédit un taux de 1,6% en début d’année. En 2015, la performance avait été de 2,8%, en baisse de deux points par rapport aux 4,8% réalisés l’année précédente.
Dans son évaluation des perspectives économiques de son espace communautaire, la banque centrale régionale lie la contreperformance déclarée à l’environnement mondial marqué par une croissance modérée de 3% selon le Fonds monétaire international.
C’est la résultante d’une reprise toujours très timide dans les économies avancées, un net ralentissement dans les économies émergentes et une décélération nette dans les économies en développement, notamment en Afrique subsaharienne, a rappelé M. Abaga Nchama lors d’une conférence de presse.
“Il y a la décélération de la croissance. Nous pensons que les Etats doivent faire des ajustements”, a recommandé le dirigeant bancaire. “Il est temps que la politique monétaire qui a apporté pas mal de soutien à l’économie à travers des budgets spécifiques, que l’ajustement au niveau budgétaire accompagne cette politique monétaire”.
La BEAC se préoccupe de la persistance du déficit budgétaire, tout en se réjouissant, sans donner de chiffres, d’une légère résorption du déficit du compte courant et d’un taux de couverture de la monnaie confortable.
La maîtrise des tensions inflationnistes autour de la norme communautaire de 3% du PIB est citée comme un autre motif de satisfaction. “C’est une bonne nouvelle. Cela maintient le pouvoir d’achat de nos opérateurs économiques”, a fait savoir le gouverneur.
Dans le but de préserver la stabilité monétaire et financière, les membres du comité de politique monétaire ont décidé de maintenir inchangé à 2,45% le taux directeur.
La nécessité de diversification de l’activité par les pays de la région a été réaffirmée pour permettre d’améliorer la compétitivité des économies nationales et soutenir la reprise de la croissance.
La CEMAC est composée du Cameroun, du Congo-Brazzaville, du Gabon, de la Guinée équatoriale, de la République centrafricaine (RCA) et du Tchad.
Avec tchadinfos