Les exportations pharmaceutiques du Maroc se sont inscrites en amélioration de près de 5% au titre des cinq premiers mois de l’année en cours. Une croissance en ligne avec les dispositions du Plan d’accélération industrielle ayant structuré deux des filières du secteur pharmaceutique en écosystèmes performants.
A fin mai 2019, le Maroc aurait exporté plus de 2.538 tonnes de médicaments et produits pharmaceutiques d’une valeur d’environ 533 millions DH. Ces chiffres relevés dans les récentes statistiques de l’Office des changes ressortent en nette progression par rapport à ce qui a été enregistré à la même période de l’année passée. En effet, les exportations pharmaceutiques du Maroc se sont inscrites en amélioration de près de 5% au titre des cinq premiers mois de l’année en cours. Une croissance en ligne avec les dispositions du Plan d’accélération industrielle ayant structuré deux des filières du secteur pharmaceutique en écosystèmes performants. Il s’agit en l’occurrence des «Médicaments » et «Dispositifs médicaux». Des écosystèmes qui couvrent l’ensemble de la chaîne de valeur de production pharmaceutique et ce depuis le développement du produit jusqu’à sa commercialisation.
C’est d’ailleurs cette dynamique sectorielle que la partie marocaine a tenu à mettre en exergue, en dépit d’une conjoncture morose, lors de la 20ème édition du Forum pharmaceutique international (FPI) ayant pris fin samedi dernier à Marrakech. Cet événement qui réunit toutes les composantes de la profession autour du partage d’expérience et du renforcement de la coopération intervient dans un timing décisif pur l’Afrique, marqué par le lancement effectif de la première zone de libre-échange intra-africaine. Qui dit libre-échange dit une libre circulation de marchandises y compris les médicaments dont la commercialisation doit se faire dans un cadre réglementaire unifié et transparent.
Le Maroc est résolument engagé dans ce process et déterminé à renforcer la coopération Sud-Sud aussi bien dans le domaine de la santé que de la pharmacie. Une ambition partagée par Hamza Guedira, président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens du Maroc. Lors de son intervention, M. Guedira a indiqué que «les principales exportations marocaines des médicaments sont destinées à l’Afrique. De même, une dizaine de laboratoires ont choisi d’investir dans le continent». Le forum a œuvré tout au long des deux décennies d’existence à rapprocher les praticiens de divers pays, notamment d’Afrique. Cette tribune se structure aujourd’hui en trois pôles, à savoir l’Afrique centrale, l’Afrique de l’Ouest et le Maghreb.
La finalité étant de promouvoir une Afrique pharmaceutique. «L’Afrique pharmaceutique devrait être rassemblée autour de l’éthique et des bonnes pratiques professionnelles pour l’intérêt bien compris de nos populations bénéficiaires, les problèmes étant les mêmes quelles que soient la langue et la région», explique pour sa part Christophe Ampoam, secrétaire permanent du Forum pharmaceutique international. Outre la mise à niveau et l’harmonisation des cadres législatifs et réglementaires, les professionnels ayant participé au forum ont plaidé, entre autres, pour une coopération active en soutien aux pouvoirs publics, la mise en place de bonnes pratiques, du contrôle de qualité et de l’accréditation ainsi que pour l’adaptation et la labellisation de la formation initiale et continue et la lutte contre les trafics transfrontaliers des médicaments.
Le forum qui est également un tremplin de partage d’expérience était une occasion pour mettre la lumière sur certaines anomalies qui affaiblissent l’exercice pharmaceutique. Au Maroc, à titre d’exemple, et en dépit de l’effort industriel consenti, les professionnels déplorent une situation difficile. Le président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens du Maroc n’a pas hésité à dévoiler à l’audience, constituée d’un large parterre d’officiels, notamment le chef de gouvernement, la crise qui sévit dans le secteur au niveau national. Il ressort que chaque semaine, pas moins de trois pharmacies ferment définitivement. Une cadence hebdomadaire qui porterait préjudice au tiers des 12.000 officines en exercice actuellement. Parmi les causes évoquées la baisse des prix des médicaments en vente sur le plan national ayant freiné de 30 à 50% de l’activité pharmaceutique.
avec : aujourdhui.ma