«Le groupe RIU a un plan d’expansion ambitieux pour les cinq prochaines années, avec un engagement fort pour de nouvelles destinations, notamment en Asie et en Afrique», déclarait Luis Rui en décembre dernier dans un communiqué de la firme. Depuis lors, l’hôtelier espagnol accélère la cadence.
Tanzanie, Maroc, ses marchés de 2019
RIU déroule actuellement un investissement de 56 millions de dollars sur l’île de Zanzibar en Tanzanie pour le rachat d’un deuxième hôtel et la construction d’un troisième établissement dont rien ne filtre encore sur les détails.
Au Maroc, un nouvel établissement entrera en service dans la station balnéaire de Taghazout en octobre 2019, selon les informations relayées par la firme sur son site web. La réalisation de ce nouvel établissement aura nécessité une enveloppe d’environ 84,5 millions d’euros.
150 millions d’euros pour entrer au Sénégal
Un mois plus tard, en novembre prochain, RIU démarrera la construction de son premier établissement au Sénégal, dont il a fait sa porte d’entrée sur le marché ouest-africain. Le groupe espagnol a récemment acheté, dans le cadre d’un partenariat avec la Société pour le développement et la promotion de la côte et de la zone touristique du Sénégal (SAPCO), un terrain de 25 hectares à Pointe Sarène, un site touristique situé sur la côte ouest du pays, à 100 km de la capitale Dakar et à 50 km du nouvel aéroport Blaise Diagne.
Sur ce site, RIU prévoit la construction de deux hôtels d’une capacité totale de 1300 chambres pour un investissement global estimé à 150 millions d’euros (y compris l’achat du terrain), avec à la clé la création de 600 nouveaux emplois après la mise en service. Le premier établissement de 500 chambres sera de gamme classique, tandis que le deuxième établissement de 800 chambres s’inscrira sur le haut de gamme. Alors que le groupe travaille actuellement à la planification du projet, les travaux de construction devraient démarrer en novembre prochain.
Dans la continuité des groupes mondiaux
Fondé dans les années 1950 par une famille d’entrepreneurs, RIU est aujourd’hui l’une des signatures espagnoles dans le monde, détenant un portefeuille de 100 hôtels dans 19 pays, pour un chiffre d’affaires de 2 114 millions d’euros en 2018. Son aventure africaine démarre en 1999 suite au rachat de la chaîne Iberotel au Maroc et en Tunisie. Suite aux événements du «printemps arabe» et à l’attentat du Sousse qui a particulièrement ébranlé le secteur du tourisme en Tunisie, RIU décide de quitter le pays et ferme tous ses établissements. Depuis lors, l’hôtelier espagnol s’était focalisé sur le marché marocain où il détient cinq hôtels, avant de dérouler pas à pas une stratégie d’expansion à travers le Continent qui l’a mené à Maurice (deux établissements), au Cap-Vert (cinq établissements) en Tanzanie et désormais au Sénégal.
Dans un contexte où l’Afrique devient un centre d’intérêt majeur pour les groupes hôteliers mondiaux qui n’hésitent plus à explorer de nouvelles destinations, notamment celles du Ghana et du Mozambique particulièrement plébiscitées récemment, la création de nouveaux établissements d’hébergement reste un atout pour l’économie locale. Cela n’est toutefois pas sans limites. Au sein du secteur, on évoque souvent la formation adaptée des ressources humaines ou encore et surtout la problématique de la desserte aérienne des villes africaines, ainsi que celle des infrastructures routières dans le pays pour relier les sites touristiques aux principales zones urbaines.
Au Sénégal à titre d’exemple où RIU s’installe sur un site en dehors de la capitale, le groupe compte sur les projets routiers actuellement mis en œuvre par les autorités du pays pour faciliter la liaison entre Pointe Sarène et Dakar. Et à en croire Luis Rui, l’hôtelier pourrait à court terme tenter d’explorer d’autre marchés sur le Continent.
avec : afrique.latribune