Une fois de plus, Québec terminera l’année avec plus d’argent que prévu dans ses coffres. Cette fois-ci, au terme de l’exercice terminé le 31 mars, le surplus sera de 4,4 milliards $, après le versement effectué au Fonds des générations, soit 1,9 milliard $ de plus que prévu.
Mais le ministre des Finances, Éric Girard, estime que ce résultat est attribuable à des éléments « ponctuels et non récurrents », et il maintient donc le cap sur l’équilibre budgétaire, sans plus, pour 2019-2020.
« C’est certain que les revenus ont surpris à la hausse », a affirmé le grand argentier de la province, vendredi, au cours d’une conférence téléphonique visant à commenter le rapport mensuel des opérations financières au 31 mars.
Ce surplus de 4,4 milliards $, qui devrait être confirmé à l’automne et qui tient compte d’un versement de 3,48 milliards $ au Fonds des générations, se situe dans le haut de la fourchette d’une étude publiée en février dernier par l’Institut du Québec, qui tablait sur un excédent pouvant atteindre 4,6 milliards $. Le gouvernement Legault avait tempéré les conclusions de cette enquête.
En nageant dans les surplus, le gouvernement Legault verse également 371 millions $ de plus dans le Fonds des générations par rapport à la prévision budgétaire.
Interrogé, M. Girard a voulu tempérer le scénario qui se répète depuis les quatre dernières années alors que les excédents ont souvent été beaucoup plus élevés que prévu.
« Nous avons un budget de 115 milliards $, a-t-il dit. Lorsqu’on parle d’une erreur de prévision de 2 milliards $, ce n’est pas beaucoup. Je comprends les analystes (…), mais il faut mettre le (surplus de) 4,4 milliards $ en comparaison. »
D’ailleurs, M. Girard a expliqué, lors de la conférence téléphonique, que la mise à jour entourant le solde budgétaire annuel serait effectuée quatre fois par année.
Selon le ministre des Finances, la situation budgétaire du Québec s’est améliorée de 6,6 milliards $ au cours de l’année si l’on tient compte du fait que le précédent gouvernement libéral prévoyait piger 1,6 milliard $ dans la réserve de stabilisation.
« Nous croyons que 3 milliards $ seront non récurrents et que 3 milliards $ seront utilisés pour les initiatives (du dernier budget) et de (la dernière mise à jour financière automnale) », a expliqué M. Girard.
Mieux partout
Pour 2018-2019, la différence avec la prévision initiale d’un surplus de 2,5 milliards $ s’explique essentiellement par une hausse de 796 millions $ des revenus autonomes, ce qui ne tient pas compte de la contribution des sociétés d’État comme Hydro-Québec, Loto-Québec et la Société des alcools du Québec.
De leur côté, les entreprises gouvernementales ont généré 569 millions $ de plus, notamment grâce à l’hiver mordant qui a profité
à Hydro-Québec ainsi que d’autres gains non récurrents réalisés chez Investissement Québec.
De plus, on a dépensé 456 millions $ de moins, entre autres en révisant certaines provisions, dont celles pour « le passif environnemental et celle pour les prêts et les garanties de prêts » octroyées par le gouvernement. Finalement, dans un contexte où les taux d’intérêt sont plus bas, Québec a économisé 103 millions $ sur le service de la dette.
Selon le rapport, les revenus autonomes ont progressé de 6,2 %, à 87,15 milliards $, ce qui est supérieur par rapport à la prévision de croissance de 4,6 % du budget déposé en mars.
L’impôt des particuliers a permis d’injecter 24,4 milliards $ dans les coffres de l’État, alors que la prévision budgétaire était de 23,8 milliards $.
À l’inverse, le taux de croissance des dépenses totales, qui a été de 4,4 %, s’est avéré sept dixièmes de point inférieur à la cible budgétaire de 5,1 %. Les dépenses de programmes ont été de 76,4 milliards $, en hausse de 5,5 %, alors que le budget tablait sur une prévision de 76,9 milliards $, en progression de 4,6 %.
En mars, dernier mois de l’année financière, un déficit de 1,85 milliard $ a été enregistré alors que les dépenses ont été plus élevées et que les revenus autonomes ont fléchi de 3,8 % par rapport à l’an dernier.
avec : lesaffaires