Un projet de pacte de compétitivité économique et d’équité sociale 2020-2024, des pactes sectoriels, un Plan dinar, une alerte et des propositions pour prévenir le risque systémique que représente la situation de certaines grandes entreprises publiques et privées, telles sont les nouvelles propositions du Conseil d’Analyses Economiques (CAE), révélées jeudi, par cette structure relevant de la présidence du gouvernement.
Le pacte de compétitivité global et les 20 pactes sectoriels ont vocation à être de véritables pactes pour le développement économique et l’équité sociale. Ils “devraient constituer le cadre contractuel dans lequel s’inscrirait le Plan économique 2020-2024 qui serait, en outre, élaboré dans une optique de respect des objectifs de développement durable (ODD)”, précise le conseil dans son communiqué.
Ces pactes visent à rationaliser le débat économique et à assurer une mobilisation nationale autour d’objectifs ambitieux et réalistes arrêtés par le scénario de croissance économique de la Tunisie à l’horizon 2024, poursuit la même source.
Pour le conseil, ces objectifs ne peuvent être atteints que par “la mise en oeuvre d’une politique économique innovatrice et volontariste basée sur la sauvegarde, la relance et la discrimination positive en faveur des secteurs productifs”.
Le CAE souligne que l’économie tunisienne est devant “un tournant historique, avec de graves menaces mais également, de grandes opportunités offertes par les évolutions constatées sur les marchés internationaux”.
Quant au Plan Dinar, le CAE souligne qu’il s’agit de redresser la valeur de la monnaie nationale, dont la dépréciation atteint “un seuil intolérable et contreproductif”. Le Plan repose sur deux axes principaux à savoir l’amélioration des fondamentaux de l’économie par la relance des secteurs exportateurs (industrie, énergie, phosphate) et “un package de mesures destinées à limiter les anticipations négatives sur le Dinar” et à ajuster la politique de change.
Le CAE appelle en outre à prévenir le risque systémique engendré par la situation critique de grandes entreprises publiques et privées à travers la mise en oeuvre urgente de plans de restructuration et à un soutien budgétaire prioritaire de nature à assurer un fonctionnement normal des services qu’elles offrent.
Pour les grandes entreprises privées, le conseil affirme que “certaines d’entre elles connaissent des difficultés dues à la dévaluation du dinar ou aux retards des marchés publics” et propose la promulgation d’un décret conjoncturel permettant leur pérennisation et leur éligibilité au mécanisme de la restructuration financière.
Ces propositions ont été présentées par le conseil lors de sa septième réunion plénière tenue le samedi 4 mai 2019, sous la présidence de chef du Gouvernement Youssef Chahed.