Une forte délégation composée de membres de l’ONMT, de trois CRT, d’agences spécialisées et de l’office des ports a participé du 8 au 11 avril au salon de Miami « Sea Trade Cruise Global ». Cette participation augure d’une volonté de porter rapidement le nombre de croisiéristes à 500.000 contre seulement 227.000 en 2018. Selon une source de l’ONMT, requérant l’anonymat, ce chantier sera une des priorités de son nouveau DG.
Après plusieurs années de baisse constante du nombre de navires de croisière effectuant des escales au Maroc, l’office chargé de la promotion du tourisme prend (enfin) le dossier en main pour inverser cette désaffection.
En 2018, le Maroc a en effet attiré 227.000 croisiéristes alors que la destination avait atteint 489.000 visiteurs en 2010.
L’occasion de se pencher sur la nouvelle feuille de route du Club Croisière Maroc dont les membres sont l’ONMT (Office national marocain du tourisme), les CRT (Centres régionaux du tourisme) et les agents publics et privés (agences de voyages et agents maritimes).
Plan d’action du Club Croisière Maroc
Ainsi, l’ONMT a commencé par renforcer la présence des opérateurs dans les salons internationaux spécialisés comme celui qui s’est tenu à Miami en avril et fédérer l’ensemble des acteurs concernés par ce tourisme de niche.
Avec une forte délégation comprenant les représentants de l’ONMT, des CRT des 3 principaux ports du Royaume (Casablanca, Agadir et Tanger) et de 7 agents privés de voyages spécialisés dans cette niche touristique, la participation marocaine a été très remarquée.
Après avoir participé au salon de Lisbonne en septembre 2018, la présence marocaine au salon de Miami (plus grand au monde) lui a permis de vendre ses trois plus importantes destinations portuaires auprès des 4 armateurs mondiaux qui se partagent 90% du marché.
Selon une source de l’ONMT, la priorité a été de mettre en avant les trois ports déjà existants en concentrant et maximisant les efforts du Maroc sur ces structures déjà équipées et référencées par les armateurs dans le monde.
En d’autres termes, seuls ces infrastructures portuaires seront exploitées pour les circuits de croisière sachant que les ports de Nador, Saidia et Kabila seront plutôt destinés à des petits bateaux de plaisance.
Aujourd’hui, le port de Tanger-ville est dédié exclusivement aux activités Ferry & Croisières, celui de Casablanca qui est un port historique dans la région, sera doté dans les mois à venir d’un quai dédié aux croisières et enfin le port d’Agadir qui dépasse 100.000 croisiéristes par an veut attirer une partie du trafic des croisières organisées aux îles Canaries.
Procédures douanières lentes et nuisance des “charlatans”
Interrogé sur les actions prévues pour remédier aux longues procédures douanières qui découragent les promoteurs de croisière sachant que les touristes n’ont que quelques heures d’escale, notre interlocuteur assure que l’ONMT a mobilisé les autorités pour accompagner cette activité.
« Sachant que l’impact économique et social de la croisière n’est pas négligeable, notre travail de sensibilisation à Casablanca, Tanger et Agadir avec les opérateurs membres du Club Croisière (publics et privés) commence déjà à porter ses fruits », affirme notre source.
Idem pour les nombreux charlatans (transporteurs, faux-guides…) qui pullulent autour des ports et qui découragent le retour des touristes et in fine des promoteurs de croisières.
« Le Club Croisière Maroc sensibilise les autorités. Hormis quelques cas isolés, nous avons noté une amélioration de la qualité d’accueil », affirme notre interlocuteur qui reconnait cependant que la marge de progression est encore grande.
Intégrer la plus grande association du secteur
Pour inscrire davantage le Maroc dans les circuits de croisière, l’ONMT a programmé des visites de prospection et va renforcer le démarchage commercial auprès des armateurs et organisateurs de croisières lors des salons B2B spécialisés ou généralistes.
En parallèle, afin de mettre en avant les atouts du Maroc auprès des décideurs membres de la puissante organisation du secteur des croisières, l’ONMT tâchera d’intégrer la CLIA (Cruise Lines International Association).
Précisons que cette institution créée en 1975 qui est la plus grande association professionnelle au monde, compte en effet plus de 50 armateurs, 340 partenaires touristiques et techniques, 25.000 agents de voyages et traite plus de 24 millions de passagers annuellement.
Revenir à 500.000 croisiéristes après l’effondrement de 2001
Concernant l’effondrement des arrivées des croisiéristes, notre source explique qu’après les attentats du 11 septembre 2001, une procédure internationale sur la sûreté des installations portuaires et des navires a été mise en place pour éviter qu’un navire soit pris pour cible terroriste..
Classé niveau 2 (Risque accru d’incident de sûreté avec procédures additionnelles) dans le passé, le Maroc a subi la déprogrammation des armateurs inquiets du risque. Une contrainte aujourd’hui dépassée car le pays est revenu au niveau 1 (situation normale et procédures minimales).
Tout en reconnaissant que les démarches administratives (douane…) et le manque de signalétique constituent des freins au développement de ce créneau, notre source avance que l’attractivité croissante du Maroc et les infrastructures modernes (surtout à Tanger et Casablanca) vont inverser la tendance baissière.
« A terme, l’ambition du Club Croisière Maroc est de retrouver le plus rapidement le niveau de performance de la destination enregistré en début des années 2000 soit environ 500.000 croisiéristes », conclut très optimiste notre interlocuteur.
avec : media24