Co-organisatrices de l’Ethno Tendance Fashion Week Brussels, Cerina, Melissa et Yvoire de Rosen, une famille d’entrepreneuses à succès, la mère et les deux filles orchestrent de mains de maître depuis plus de 7 ans cet évènement devenu incontournable en Europe. A l’occasion de leur venue à Abidjan pour le Top 10 de la Mode Ivoirienne, nous avons parlé de leurs convictions, de leur vision de la mode, mais pas que.
Bonjour Cerina de Rosen, vous êtes avec vos deux filles les créatrices de l’Ethno Tendance Fashion Week Brussels qui existe depuis 7 ans. Quelle est la genèse de ce rendez-vous de la mode ?
Au départ, je suis partie d’un constat assez simple : l’absence quasi totale de visibilité des créateurs afro-descendants – du continent africain, de la diaspora et des caraïbes – dans les fashions weeks. Pour palier ce manque, j’ai décidé de mettre en place une plateforme de référence. C’est comme ça que l’Ethno Tendance Fashion Week Brussels est née en 2011. Une fashion week avec une dimension muticulturelle, internationale et inclusive et quand on parle d’inclusivité, c’est réellement sous toutes ses formes. Nous faisons défiler des mannequins de toute morphologie, de toute origine, transgenres, plus size, en chaise en roulante, atteints de vitiligo, atteints d’albinisme, des mannequins demandeurs d’asile… C’est la mode qui doit s’adapter aux individus et non l’inverse. Chaque personne a sa place aussi bien dans la société que sur les catwalks indépendamment de leur morphologie, leur appartenance religieuse, leur orientation sexuelle, leur taille… C’est important que chaque personne soit visibilisée et reconnue comme belle.
En plus d’être une Fashion Week, cet évènement est un espace d’idées, de dialogue et de tendances liées aux problématiques de personnes afro-descendantes de manière plus large. A travers une série de talks, meet and greet, masterclass, coachings, live demo, workshops et débats, nous abordons des questions très larges liées à l’empowerment, le women succes, l’entreprenariat, l’industrie de la mode et culturelle, aux identités comme la problématique de la dépigmentation volontaire, aux représentations des personnes noires… On essaie de faire bouger les lignes, de susciter des réflexions sur des enjeux majeurs de société, par exemple la crise des personnes migrantes.