La programmation urbaine et architecturale du futur Grand stade de Casablanca, situé à Mansouria, sera achevée cette année. Suivra un concours d’architecture et la sélection des entreprises de construction pour réaliser le projet.
La réalisation du Grand stade de Casablanca est un vieux dossier ressorti des tiroirs à l’occasion de la candidature marocaine à l’organisation de la Coupe du monde de football 2026.
Même si le Maroc a perdu face au trio Etats-Unis, Canada et Mexique, il s’est engagé à réaliser cette imposante infrastructure sportive, ainsi que d’autres, comme l’avait annoncé le ministre de la Jeunesse et des Sports dans une déclaration à Médias24. D’autant plus qu’il compte soumettre sa candidature pour l’organisation du Mondial 2030.
Un appel d’offres lancé ce début avril par les ministères de l’Equipement et des Sports montre que le dossier n’a pas été mis aux oubliettes et que les choses concrètes commencent pour la réalisation du chantier.
En effet, les deux ministères choisiront le 16 mai prochain un cabinet pour la réalisation de la programmation urbaine et architecturale du Grand stade de Casablanca. Cette mission durera 4 mois.
Suivront le lancement d’un concours d’architecture pour la conception du projet et la sélection des entreprises de construction pour sa réalisation.
Selon le calendrier annoncé par le comité Maroc 2026, le stade devrait être livré en 2025 et coûter plus de 2 milliards de DH. Mais compte tenu de l’échec de la candidature marocaine pour l’organisation du Mondial 2026 et de l’ampleur du projet tel qu’il est décrit dans ce récent appel d’offres, le coût et le délai de réalisation risquent de changer sensiblement.
Un foncier de 100 hectares, un stade d’athlétisme…
Le terrain choisi pour abriter le futur stade se situe dans la province de Benslimane, à la Commune de Mansouria, à 38 km de Casablanca et à 18 km de Mohammedia.
Il est projeté sur une parcelle faisant partie du foncier dénommé la forêt de Beni Amer d’une superficie totale de 500 hectares, dont 450 ha relèvent du domaine forestier (97ha de terrain accidenté) et 50 ha de terrain privé constituant une partie de la façade du foncier.
La superficie dédiée au projet est d’environ 100 ha dont 50 ha sont en cours d’acquisition, les 50 ha restants sont à définir en concertation entre l’Etat et le consultant.
Voici la consistance du projet :
– Le stade proprement dit d’une capacité de l’ordre de 90.000 à 100.000 places, dénommé l’arène, qui comprend de l’intérieur vers l’extérieur : l’aire d’évolution centrale, la piste d’athlétisme principale et les tribunes, et dont l’accès est contrôlé.
– Le parvis, délimité sur son périmètre extérieur par l’enceinte qui est l’espace de dégagement contrôlé situé autour de l’arène.
– Les équipements annexes tels que les pistes d’échauffement et les terrains d’entrainement extérieurs, nécessaires au fonctionnement du stade, dont l’accès est également contrôlé.
– La projection d’un stade d’athlétisme de 20.000 places, une salle omnisports, une salle de gymnastique et une piscine olympique.
– L’aire d’approche, constituée de l’ensemble des espaces du site soumis à un filtrage des accès et un guidage des flux des usagers en entrée et sortie.
– Les aires de stationnement sur le site, qui doivent donner accès à l’aire d’approche, au parvis ou directement aux tribunes suivant le type d’usagers.
– Les programmes complémentaires d’accompagnement devant générer une attractivité à la fois pour la population locale, régionale et nationale et à l’échelle internationale.
Un projet d’envergure aux enjeux importants
« Compte tenu de l’envergure du projet du Grand Stade et des spécificités de son site, il a été décidé d’engager une étude préalable pour définir, à partir d’une reconnaissance du site, de ses potentialités et de ses contraintes, d’une analyse de la demande potentielle et des exigences du maître d’ouvrage », estiment les initiateurs de l’appel d’offres. Il s’agit de :
– Un plan directeur d’aménagement définissant la typologie des activités à implanter sur le site selon leur affectation (sportive, commerciale, paysagère, stationnement …), le programme immobilier correspondant, assorti d’un schéma d’implantation générale et d’occupation spatiale et d’un plan de desserte et de stationnement ;
– Un préprogramme architectural général définissant les principales caractéristiques physiques des éléments de l’ensemble du programme immobilier qui sera implanté sur le site, les besoins en surface au sol, les aménagements et les flux générés ;
– Le programme architectural détaillé, limité au Grand stade ainsi que ses annexes qui constituera le référentiel à l’attention des maîtres d’œuvre, candidats au concours d’architecture. Ce programme doit permettre la description détaillée des fonctions qui découlent de la vocation du Grand stade, la définition précise des installations, des espaces et services et de leurs surfaces pour chaque fonction, les schémas de principes de fonctionnement général et de fonctionnement interne pour chaque fonction, les exigences de sûreté et de sécurité et une estimation du coût.
« L’ensemble de ces éléments serviront au lancement du concours d’architecture et constitueront un référentiel lors du déroulement de toutes les phases de conception du Grand stade », précise-t-on.
« L’objectif est de programmer un équipement multifonctionnel, point fort d’animation architecturale et urbaine, qui réponde tant par sa capacité que par sa qualité et son confort, aux besoins d’organisation de manifestations sportives et des fonctions complémentaires issues de son rôle urbain et de développement économique et social qui lui sont dévolus, et qui garantissent pour l’ensemble des usagers une sécurité et une sûreté parfaitement fiables ».
Les initiateurs du projet veulent assurer le bon fonctionnement du stade et son intégration dans son environnement, tout en tirant le meilleur parti de son pouvoir d’attractivité et de la dynamique de développement urbain, social et économique qu’il pourra générer.
« Les enjeux de ce projet sont importants tant pour la structuration du site choisi que pour sa contribution au développement d’un nouveau pôle urbain au niveau de la ville de Benslimane accueillant le projet, en offrant une infrastructure de taille permettant l’organisation de manifestations sportives, économiques, culturelles et artistiques de grande envergure », résume-t-on.
A noter que le consultant retenu devra, outre la production de la programmation urbaine et architecturale, participer à la préparation du concours d’architecture et à la validation des candidatures.
avec : medias24