Le Brexit reste un vrai casse-tête politique. Il devait officiellement avoir lieu le 29 mars 2019, avant d’être finalement reporté. Mais au-delà des tensions et oppositions politiques qu’il soulève au Royaume-Uni, le Brexit a des conséquences sur l’économie du pays. Et pas des moindres selon Goldman Sachs. La banque d’investissement américaine estime que les incertitudes liées à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) auraient coûté à la cinquième économie mondiale environ 2,4 points de PIB au 31 décembre 2018, depuis le référendum de juin 2016, rapporte le Financial Times (FT).
Une estimation comparable à celle publiée il y a six mois par le Centre for European Reform (CER), un groupe d’études spécialisé sur l’Union européenne, selon laquelle l’économie du pays est 2,5% inférieure à ce qu’elle aurait été si les Britanniques avaient voté en faveur du maintien dans l’UE. Par semaine, le Brexit a ainsi un impact négatif de 600 millions de livres sterling, soit environ 700 millions d’euros, selon la note de Goldman Sachs citée par le FT.
Beaucoup de questions restent encore en suspens autour de la sortie du Royaume-Uni. Initialement prévu fin mars, le Brexit doit à présent avoir lieu le 12 avril, en cas de nouveau rejet du traité de retrait par les députés britanniques à la Chambre des Communes, ou bien le 22 mai. L’incertitude politique a notamment des conséquences sur les investissements, souvent bloqués et retardés par les entreprises en raison d’un manque de visibilité.
“Nous constatons que le ralentissement de la croissance britannique a été ressenti plus fortement dans les pays les plus exposés aux exportations vers le Royaume-Uni, tels que l’Allemagne et la France”, précise en outre Sven Jari Stehn, un économiste de Goldman Sachs cité par le FT.
En cas de sortie sans accord de l’UE, le Royaume-Uni pourrait connaître une chute de son PIB allant jusqu’à 5,5%, et la livre sterling subirait un “choc de confiance” qui pourrait lui faire perdre 17% de sa valeur, selon Reuters qui a aussi pu consulter la note de Goldman Sachs. Les voisins européens pourraient de leur côté subir une perte de 1% de leur PIB.
Si Londres parvient à entériner l’accord de transition, le PIB britannique pourrait à l’inverse bénéficier d’un effet positif de 1,75% et la livre s’apprécier de 6%.