Les députés kényans envisagent actuellement de séparer les activités télécoms et bancaires des opérateurs de téléphonie mobile dans un souci, disent-il, de transparence et d’équité du marché. Les commissions parlementaires des TIC et des Finances ont été chargées à cet effet par le vice-président du Sénat, Kithure Kindiki, d’examiner les textes de lois qui encadrent les services financiers afin de déterminer dans quelle mesure les soumettre à une réglementation complète de la Banque centrale du Kenya (CBK).
La question autour de la séparation des activités télécoms et financières des sociétés télécoms a toujours suscité un débat passionné entre les acteurs du secteur bancaire et ceux des télécommunications. Si les premiers estiment que les opérateurs télécoms leur font une concurrence déloyale en investissant déjà leur secteur d’activité et en proposant de surcroît des services financiers à des coûts en deçà de la réglementation, les seconds se réclament toujours d’être à l’origine de l’accroissement significatif du taux d’inclusion financière à travers le pays et exigent d’être rangés dans un régime spécial, au regard du support de base de leur activité qui demeure le mobile.
Les opérateurs télécoms du Kenya ne sont pas les seuls en Afrique à faire face à cette pression du secteur bancaire pour une réglementation plus stricte de leurs activités de finance sur mobile. Au Burundi, en 2017, la Banque centrale a demandé aux opérateurs Lumitel, Econet et Smart de créer des sociétés autonomes qui exploiteront leurs services financiers. En 2015, la Tanzanie avait déjà procédé à cette séparation à travers sa National Payment Systems Act et l’Electronic Transactions Act.