C’était la surprise. Comme attendu, Apple a dévoilé lundi ses nouveaux services, tels une plate-forme de jeux et son service de vidéos en ligne censé concurrencer Netflix, lors de sa keynote à son siège de Cupertino. Mais la marque à la pomme a aussi annoncé la création d’une carte de crédit, baptisée Apple Card, avec l’appui de la banque new-yorkaise Goldman Sachs et de Mastercard. Comme la presse américaine s’en était déjà fait l’écho, cette carte a été conçue pour se coupler à l’iPhone et sera liée à son service de paiement Apple Pay. Utilisable dans le monde entier, elle ne sera cependant disponible qu’aux Etats-Unis.
Apple Card sera gratuite : «il n’y aura pas les frais d’émission habituels, ni pour les transactions à l’étranger, ni de pénalités de retard», précise sur scène Jennifer Bailey, vice-présidente d’Apple Pay. Sur l’Apple Card en titane blanc figurent juste le logo d’Apple et le nom de son propriétaire. Nulle mention des partenaires d’Apple, qui fournissent de facto un service en marque blanche. «Elle ne comporte pas de numéro de carte, pas de code CVV (numéro de sécurité de la carte), par de date d’expiration, et pas de signature», poursuit Jennifer Pailey. De quoi pallier les problèmes de vols par cartes bancaires. Autre innovation, Apple y ajoute le Daily cash, un système de cashback de 2% reversé au client sur chaque dépense effectuée, et de 3% si elle est faite dans un Apple store. Ce système est répandu chez les banques américaines, telles Citigroup et Bank of America. La banque se rémunère en percevant une commission auprès des commerçants.
Ses partenaires ont été mûrement choisis. Goldman Sachs se lance elle aussi dans les services bancaires grand public, avec sa néobanque Marcus, qui revendique plus de 3 millions d’utilisateurs et 45 milliards de dollars de dépôts. Mastercard, lui, apporte son réseau de paiement
Apple Card reprend des recettes à succès des néobanques, telles N26 et Revolut, comme «la gratuité de la carte bancaire, et l’agrégateur de compte, lié à l’application Apple Wallet, qui permettra au client d’afficher sur son mobile ses dernières dépenses et l’état de son compte», estime Benoît Flamant, directeur de la gestion digitale chez Finaltis AM.
Cette incursion d’Apple dans la fintech illustre le virage stratégique orchestré par Tim Cook, PDG d’Apple, qui compte désormais sur les services proposés aux utilisateurs des 1,4 milliard d’appareils Apple dans le monde plutôt que sur les appareils eux-mêmes. «Apple doit accélérer sur les services, alors que le marché des produits est saturé, notamment en Chine», poursuit Benoît Flamant.
avec : agefi