Le directeur du Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (Cepici), Emmanuel Esmel Essis, a fait remarquer que l’ambition de l’Etat de faire de la Côte d’Ivoire est un hub sous-régional demeure.
Sécurité des investissements privés: Alain Donwahi rassure les opérateurs économiques
« Il ne faudrait pas qu’on ait peur…Les élections vont bien se passer. Ceux qui ne veulent pas que les élections se passent bien nous verrons sur leur chemin ». C’est l’assurance donnée aux opérateurs économiques par le Secrétaire général du Conseil national de sécurité, Alain Donwahi, lors d’un panel portant sur le thème: « La sécurité des investissements privés en période électorale ». Ce panel a été organisé par le cabinet Bilé-Aka et Associés, la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci) et la société G4s Côte d’Ivoire, ce jeudi 9 juillet à Abidjan-Plateau.
Expliquant les actions du gouvernement et du Cns pour garantir la sécurité des investisseurs privés, Alain Donwahi a souligné que de nombreuses réformes ont été adoptées non seulement pour baisser l’indice de sécurité, mais aussi pour améliorer le dialogue social, le désarmement, la démobilisation et la criminalité. « Il ne faut pas avoir peur, il faut avoir confiance en la volonté des autorités du pays. Les choses vont progressivement mieux. Maintenant il faut maintenir le cap, la stabilité est aujourd’hui retrouvée », a déclaré le secrétaire général du Cns.
Le directeur du Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (Cepici), Emmanuel Esmel Essis, a fait remarquer que l’ambition de l’Etat de faire de la Côte d’Ivoire est un hub sous-régional demeure. Pour lui, l’année 2015 représente une étape décisive pour le décollage de l’économie ivoirienne. Dans ce contexte, dit-il, le Cepici fera tout son possible pour proposer une cadre légal et réglementaire afin de sécuriser les biens des opérateurs privés. Toutefois, il a salué l’intensification de création d’entreprises ces dernières années. De 480 entreprises enregistrées en 2013, le Cepici compte 1250 à son compteur pour 2015, avec une fréquence de 80 entreprises créées par jour. Ceci pour montrer que les investisseurs ont de plus en plus confiance en la Côte d’Ivoire et en l’attractivité de l’environnement des affaires, selon Esmel Essis.
Cependant, le vice-président de la Cgeci, Kongoh Kouassi, a recommandé à l’Etat des mécanismes de dédommagement et la remise en l’état des systèmes de production des entreprises en cas de dérapage. Car, explique-t-il,les conséquences de la crise post-électorale ont porté un préjudice lourd au secteur privé: 568 milliards Fcfa de perte, 200 milliards Fcfa de dommage. « Les préjudices n’ont pas encore fait l’objet d’indemnisation alors que l’Etat nous avait fait la promesse de remboursement », souligne le représentant de Jean Kacou Diagou.
Thierry Colatrella, président de la Commission éducation-formation à la Chambre de commerce européenne de Côte d’Ivoire (Eurocham), a dit souscrire aux préoccupations du vice-président de la Cgeci. Mais, « des progrès sont constatés dans beaucoup de domaines comme le Doing Business. On constate également un cadre juridique qui, depuis les accords de l’Ohada, ne fait que s’améliorer ». A l’en croire, la Côte d’Ivoire offre une jurisprudence accessible à travers des décisions qui sont publiées par le Tribunal de commerce. Tout comme le secteur financier qui se développe avec la venue de plus en plus des groupes marocains, souligne le représentant d’Eurocham.
Au dire d’Alain Donwahi, vu l’environnement nouveau qui se crée, les menaces deviennent aussi nouvelles. « Alors la sécurité se traite aujourd’hui de façon différente de celle que nous avons connue auparavant. Il faut maintenant s’adapter » relève-t-il. Alain Donwahi a indiqué que c’est pourquoi le gouvernement a souhaité réformer le secteur de la sécurité. Et cette réforme ne concerne pas seulement les différents corps de la police et de l’armée, mais tout le système. Il a révélé que 108 réformes ont été annoncées et sont en train d’être mises en œuvre à court moyen ou long terme.
Pour corroborer ses dires, le directeur général de G4s (société de sécurité), Serge Kouakou a présenté des moyens de sécurisations des entreprises et des opérateurs en cas de menace ou de violence.