Le 22 mars, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a, au cours d’une réunion à son siège, conclu deux accords avec la Caisse autonome d’amortissement du Cameroun (CAA) et la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC), pour fusionner les activités des deux institutions financières de la sous-région. C’est ce qu’a annoncé le gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli. D’après lui, ce processus de fusion devra aboutir au plus tard le 30 juin 2019. Il a expliqué qu’il aboutira « à une nouvelle configuration du marché financier régional articulé entre autres autour : d’un régulateur unique basé à Libreville (Gabon), indépendant et doté des pouvoirs et moyens nécessaires pour réguler le marché financier régional unifié ; d’une bourse unique, dont le siège est fixé à Douala (Cameroun) issue de la fusion de deux bourses existantes ; d’un dépositaire central unique du marché financier provisoirement logé aux services centraux de la BEAC, à Yaoundé au Cameroun ».
Pour mettre en œuvre cette fusion, une démarche stratégique, articulée en deux phases, a été définie de manière consensuelle avec l’ensemble des acteurs du marché financier en mars 2018.
La première phase, d’après Abbas Mahamat Tolli, est consacrée à la fusion physique et institutionnelle effective des deux régulateurs et des trois dépositaires centraux. La deuxième phase, quant à elle, porte sur la restructuration et l’accompagnement des structures du marché financier unité (régulation, bourse des valeurs et dépositaire central uniques), afin de garantir leur démarrage efficace et réussi. Cette signature des Conventions de transfert des valeurs mobilières et de leur support de gestion avec la Caisse autonome d’amortissement du Cameroun et la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale, obéit à la volonté des chefs d’Etat de l’Afrique centrale qui ont pris cette décision lors de la session extraordinaire du 30 octobre 2017, qui avait eu lieu à N’Djamena, la capitale tchadienne.
Par ailleurs, M. Tolli annonce que « dans les jours qui viennent, la BEAC va s’atteler à assurer convenablement cette nouvelle mission, et s’engager très rapidement dans la deuxième phase du processus, consacrée à la création d’une entité autonome qui assurera définitivement le rôle de dépositaire central unique du marché financier ».
Une bonne initiative pour le gouverneur de la BEAC, pour qui, cette fusion représente une alternative crédible aux financements bancaires des économies de la CEMAC.