L’accumulation des prêts garantis par le pétrole menace l’économie sud-soudanaise et les efforts mis en œuvre pour ramener la paix. C’est ce qu’a indiqué Jan Mikkelsen, représentant du FMI, qui a dirigé une mission de l’institution à Juba la semaine dernière.
Selon l’institution, le gouvernement sud-soudanais a contracté plusieurs prêts en garantissant leurs remboursements par les futures recettes pétrolières qu’il engrangera. Cette situation exerce une pression sur les dépenses inscrites dans le budget et celles liées aux efforts de paix.
En effet, le FMI indique que le remboursement de ces prêts qui sont majoritairement conclus « sans transparence », empêche l’Etat d’effectuer les dépenses nécessaires pour maintenir l’économie à flot et mettre en œuvre l’accord de paix conclu entre le président Salva Kir et son rival Riek Machar.
« Avec une enveloppe budgétaire serrée, les autorités devraient accorder la priorité aux dépenses de base liées à la paix et au paiement des salaires des fonctionnaires.», a souligné Jan Mikkelsen.
Depuis plusieurs années, le jeune Etat sud-soudanais traverse une énorme crise politique, économique et humanitaire. Si la conclusion d’un accord de paix en septembre dernier a suscité de nouveaux espoirs de paix durable, l’économie continue toujours à sombrer dans la récession. Pour 2019, la croissance devrait se situer à -4,6%.
A la fin de sa mission dans le pays, le FMI a exhorté les autorités sud-soudanaises à «cesser immédiatement de contracter des avances pétrolières qui sont coûteuses et non transparentes ». Ceci, afin de garantir que les recettes pétrolières seront pleinement disponibles pour financer les dépenses budgétaires.
avec : agenceecofin