Le manioc, principale denrée alimentaire au Gabon, s’est raréfié depuis trois mois.
Consommé souvent avec de la sauce, le manioc est vendu en détail ou en paquets de 8 à 10 bâtons, dont les prix ont augmenté de 70 % dans certaines parties du Gabon.
Dans un marché du Troisième Arrondissement, l’un des quartiers de Libreville, des ateliers de transformation du manioc ont été installés par des privés, qui tirent profit de la rareté de la denrée.
Ils transforment le tubercule en poudre, qu’ils vendent aux consommateurs.
Martine, qui vit de ce commerce, s’approvisionne une fois tous les 2 jours, depuis 2 mois.
Elle a du mal à trouver la denrée devenue rare à cause de la fermeture des frontières avec le Congo et le Cameroun, d’où provient une bonne partie du manioc consommé par les Gabonais.
“La frontière étant fermée, les sacs de manioc se vendent très cher”, déplore Martine.
Pourtant, son bénéfice peut s’élever à 10 000 francs CFA pour chaque sac de manioc importé du Congo à 5 000 francs CFA.
Certains consommateurs se contentent du riz et de la banane, qui sont moins “consistants” que le manioc.
“Je peux prendre 3 ou 4 bananes, sans me rassasier”, se désole Nathalie.
Stevy, lui, regrette le fait que le prix du bâton de manioc est passé de 300 à 400 francs CFA.
La pénurie est aggravée par le désintéressement des planteurs gabonais, qui déplorent la destruction des cultures de manioc par des rongeurs et des éléphants.
Beaucoup d’entre eux sont intéressés par les salaires proposés par une multinationale singapourienne, qui exploite de vastes plantations de palmier à huile et d’hévéa au Gabon.
avec bbc